Violation des droits de l’homme dans les zones des conflits armés en RDC : la FENAPHACO dénonce la situation humanitaire des personnes handicapées dans les camps des déplacés
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Par Marcel Tshishiku
La Fédération Nationale des Associations de Personnes vivant avec Handicap du Congo (FENAPHACO) a manifesté son inquiétude et dénoncé la crise humanitaire et la violation des droits de l’homme que subissent ces personnes vulnérables dans les camps des déplacés et dans les zones des conflits armés à l’Est de la République Démocratique du Congo. Cette structure de la société civile de la RDC s’est ainsi exprimée lors d’une matinée d’information récemment animée par son coordonnateur national, Me Patrick Pindu-di-Lusanga, dans la salle de conférences de son siège situé au quartier Salongo à Lemba, une commune de la ville de Kinshasa.
L’objectif était d’informer les ambassadeurs des pays de l’Union Européenne, dont la Belgique, la Suisse, le Royaume Uni, sans oublier les USA et l’Angola, ainsi que les pays des Grands Lacs, comme le Burundi, le Kenya, le l’Ouganda, dans la perspective du retour de la paix, que les personnes vivant avec handicap (PVH) sont victimes d’une crise humanitaire aigue et des violations des droits de l’homme.
L’orateur a exprimé son inquiétude du fait que personne ne parle de cette situation alarmante, même pas la communauté internationale et les différents rapports publiés par les Etats précités et les organisations telles que Human Right Watch, la MONUSCO et le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme.
Assistance humanitaire
Me Pindu-di-Lusanga a noté que plus de 100 mille les PVH, dont plus de 55 mille femmes et filles vivant avec handicap sont violées et tuées et la situation passe sous silence. Les droits socioéconomiques des personnes qui ont échappé aux différents conflits armés et cantonnées dans des camps des déplacés dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu ne sont pas respectés. Les PVH restées dans les territoires occupés sont aussi abandonnées à leur triste sort, violées et tuées. Les enfants ne savent pas aller à l’école.
Avocat à la Cour d’Appel de Matete, Me Pindu a indiqué que plus d’un million de PVH dans les camps des déplacés ont besoin d’une assistance humanitaire. Elles veulent voir leurs droits respectés.
Une occasion d’interpeller les leaders des organisations des PVH à Kinshasa pour les amener à initier des actions communes de plaidoyers et projets pour aider leurs semblables en difficulté. Non respect de la Résolution 2475 des Nations Unies
Le coordonnateur national de la FENAPHACO a également déclaré que le Gouvernement congolais, les agences du Système des Nations Unies, la mission de l’Organisation des Nations unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), les ONG nationales et internationales œuvrant pour les questions humanitaires et des droits de l’homme ne respectent pas la Résolution 2475 des Nations Unies portant protection des personnes handicapées dans les conflits armés, les crises humanitaires et les catastrophes naturelles.
« Les agences du Système des Nations Unies et les ONG n’appliquent pas la stratégie d’inclusion des Nations Unies sur l’assistance humanitaire qui doit être destinée aux PVH, a expliqué Me Pindu, ajoutant que les autorités gouvernementales n’effectuent pas le déplacement à l’Est du pays pour rencontrer les vrais leaders des organisations des PVH dans les camps des déplacés en vue de connaître les problèmes auxquels elles font face au quotidien.
Vu la situation déplorable de ces personnes, la FENAPHACO propose la mise en place d’un mécanisme national pour la mise œuvre de la Résolution 2475 des Nations Unies consacrée à la protection des PVH dans les zones en conflits.
Elle a organisé ce ballet diplomatique pour demander aux ambassadeurs et représentants des organisations susmentionnées d’apporter une assistance humanitaire dans les camps des déplacés et les zones en conflits armés.
Elle demande aux agences des Nations Unies de se mobiliser pour apporter l’assistance humanitaire aux PVH et appliquer la Résolution 2475, en y apportant des vêtements, médicaments, nourriture…
Séance tenante, quelques organisations des PVH, notamment les associations des PVH de Matonge, Kalamu, Bolongo, des femmes handicapées d’excellence de la commune de Bandalalungwa ; le Groupe d’action pour la défense et la protection des droits des personnes handicapées, ont remis une assistance financière et des médicaments à la FENAPHACO pour que cette dernière remette à son tour aux PVH.