Dieudonné N’kishi : « œuvre des politiciens belligérants et des étrangers, l’actuelle Constitution doit être remplacée par celle des citoyens »
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Par LM
Dieudonné N’kishi, enseignant et auteur du livre « Comprendre l’enjeu du changement de la Constitution en République démocratique du Congo), plaide pour le changement de l’actuelle Loi fondamentale qu’il qualifie de « Constitution des politiciens et belligérants », par une « Constitution des citoyens» qui prendra en compte les réalités congolaises.
Il a soutenu hier jeudi 21 novembre 2024 que, « pour autant que cette Constitution organise un État gâteau où les politiciens se partagent le pouvoir au détriment du peuple, moi je pense qu’il faut prendre cette Constitution, la placer dans un tiroir et la remplacer par une Constitution des citoyens. Parce que, lorsque vous analysez son contenu général, ce sont des étrangers qui nous l’ont imposée pour des raisons évidentes, notamment pour maintenir leur domination sur notre pays», a expliqué Dieudonné N’kishi. Confirmant la thèse selon laquelle l’actuelle Loi fondamentale est l’œuvre des étrangers, « Oui, je confirme que cette Constitution est l’œuvre des étrangers.
D’abord, du point de vue de la rédaction, vous allez voir sur mon compte X que j’ai publié la liste de ceux qui ont concouru à la rédaction de cette Constitution. Sur 21 rédacteurs, il n’y avait que 8 Congolais. Les 13 autres personnes étaient des étrangers. Quel a été l’apport de ces étrangers que les Congolais eux-mêmes ne pouvaient pas apporter lors de la rédaction de cette Constitution ? Deuxièmement, cette Constitution est une œuvre des étrangers, car elle organise un état hybride où le président est dépouillé d’une grande partie du pouvoir. Cette Constitution refuse même au peuple le droit de la changer ou de toucher à certaines dispositions «, a renchéri Dieudonné N’kishi
Plus loin, Dieudonné N’kishi déclare que les étrangers ont infiltré l’opposition pour barrer la route à la révision ou au changement de ce document.
Pour cet enseignant de Science politique, dire que le président veut changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir, est un discours développé par l’opposition pour se faire une santé politique. Surtout qu’ils ont utilisé le même discours à l’époque du président Joseph kabila qui, à l’issue de ses deux mandats, n’en avait pas brigué un troisième.
«Aujourd’hui, dans ce pays, il n’y a plus un seul président qui pourrait être capable d’aller au-delà de ses deux mandats constitutionnels», a ajouté Dieudonné N’kishi qui a finalement suggéré au chef de l’État que l’équipe qui sera mise en place l’année prochaine puisse expliquer clairement à la population le bien-fondé de la révision ou du changement de la Constitution.