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Ce mardi à Mbanza-Ngungu : la vaccination contre le paludisme introduite en RDC

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Ce mardi à Mbanza-Ngungu : la vaccination contre le paludisme introduite en RDC

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Par N.T.

La petite ville de Mbanza-Ngungu, située à 150 km au Sud-Ouest de Kinshasa, dans la province du Kongo Central, a été choisie par le Gouvernement congolais pour la cérémonie d’introduction, pour la première fois en RDC, du vaccin contre le paludisme ou la malaria dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV) de routine qui aura lieu ce mardi 29 octobre 2024, a annoncé un communiqué conjoint du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le ministère de la Santé publique va organiser cette activité en collaboration avec ses partenaires dont l’OMS, l’Unicef, Gavi, CHAI, PATH et SANRU. En introduisant dans son PEV de routine le vaccin R21/Matrix-M recommandé par l’OMS et qui concerne les enfants de 6 à 23 mois, la RDC va rejoindre les 14 autres pays africains ayant adopté et introduit ce vaccin. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Kenya, du Liberia, du Niger, du Malawi, du Mozambique, de la République Centrafricaine, de la Sierre Leone, du Soudan du Sud et du Tchad. La RDC démontre ainsi une volonté politique forte et répond à la demande croissante de la population. Cette initiative met en lumière une avancée scientifique majeure et l’importance de combiner des interventions stratégiques à fort impact pour lutter efficacement contre le paludisme.

Les données les plus récentes issues du système de surveillance épidémiologique du ministère congolais de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale et du rapport annuel du Programme national de lutte contre le paludisme (PLNP) de 2022 montrent que les enfants de moins de 5 ans représentent pratiquement 50% des cas de paludisme et plus ou moins 70% des décès dus à cette endémie en RDC.

Le vaccin «R21/Matrix-M» a produit des résultats probants en Afrique

La vaccination avec le «R21/Matrix-M» dans les pays africains où il est déjà utilisé a entraîné une baisse de 13% du nombre de décès, toutes causes confondues, chez les enfants en âge d’être vaccinés.

La vaccination contre le paludisme a réduit de plus de la moitié le nombre de cas de cette maladie au cours des 12 mois qui suivent l’administration des trois premières doses. Une quatrième dose permet de prolonger la protection.

La vaccination contre le paludisme réduit le nombre de fois où un enfant contracte le paludisme. Une réduction de 22% des hospitalisations pour paludisme grave a été observée.
L’utilisation de ce vaccin antipaludique n’a pas réduit l’utilisation des méthodes de prévention ayant prouvé leur efficacité (moustiquaires imprégnées d’insecticide par exemple) ni l’adoption d’autres vaccins infantiles ou le recours aux soins en cas de fièvre.

Les résultats sont optimums lorsque la vaccination antipaludique est associée à un ensemble d’interventions de lutte contre le paludisme adaptées au contexte local. La fiabilité du vaccin a été démontrée après l’administration de plus de six millions de doses de vaccin à plus de deux millions d’enfants.

Le vaccin R21/Matrix-M est conçu pour cibler le stade sporozoïte du plasmodium, qui est transmis aux humains par les piqûres de moustiques. C’est durant cette phase initiale que le vaccin s’avère le plus efficace, car il combat les quelques sporozoïtes, allant de 10 à 100, qui pénètrent dans la circulation sanguine avant que le parasite ne puisse se multiplier.

L’introduction de R21/Matrix-M devrait renforcer considérablement les efforts de la RDC pour protéger cette tranche d’âge vulnérable.

Ce vaccin contre le paludisme est le résultat de décennies de recherche, de développement de vaccins et de coopération entre les secteurs public et privé. Les chercheurs africains ont été à l’avant-garde du développement de ce vaccin.