Par Dieudonné Muaka Dimbi

La grève décrétée, du 16 septembre au 2 octobre 2024, par les conducteurs des véhicules poids-lourds, pour réclamer l’amélioration de leurs conditions salariales, a rendu fluide la circulation sur l’artère principales de Matadi, où aller d’une commune a une autre ne posait plus problème, à la satisfaction générale de ses habitants. Il en est de même sur la route nationale Nº 1, entre Matadi et Kinshasa, où les bus des différentes agences transportant les voyageurs dans les deux sens arrivaient à destination avant 17 heures, comme par le passé. Elle avait toutefois fait flamber les prix des produits manufacturés de première nécessité et de consommation courante sur les marchés du Kongo Central ainsi que de la ville province de Kinshasa.

Cependant, depuis la suspension de cette grève le mercredi 2 octobre dernier, les embouteillages monstres ont repris du poil de la bête à Matadi. À tel enseigne qu’atteindre les milieux tels que Kinkanda, Buima, Pont OEBK, Mvuadu, Tsasa di Ntumba… etc, relève du parcours du combattant. De leur côté, les bus assurant le transport Kinshasa-Matadi et vice versa, à cause des embouteillages causés par les véhicules poids-lourds sur cette voie, ont du coup renoué avec les arrivées tardives à destination.

C’est un constat amer fait par de nombreux observateurs. Comme qui dirait : le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Cette situation doit interpeller les décideurs, qui devraient parvenir à réglementer les heures des entrées et des sorties des véhicules poids-lourds, aussi bien à Matadi qu’à Kinshasa et les faire respecter de façon rigoureuse.

Quant à la grève des transporteurs routiers, elle avait persisté malgré d’intenses négociations, initiées par Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo, Gouverneur de la province du Kongo Central, rejoint par le Secrétaire Général des transports, voies de communication et désenclavement. Le Gouvernement Judith Suminwa Tuluka avait décidé d’y dépêcher Jean-Pierre Bemba Gombo, Vice-Premier ministre, ministre des transports, voies de communication et désenclavement. Aussitôt arrivé à Matadi, ce dernier avait réuni, dans la grande salle de fête dénommée «Beni» toutes les parties concernées par cette grève. Il s’agit notamment du Gouvernement de la République, de la province du Kongo Central, du patronat, des syndicats ainsi que des associations affiliées.

Après les avoir écouté attentivement, le VPM Jean-Pierre Bemba, qui a pris bonne note de toutes les revendications des grévistes, a recouru à l’approche pédagogique en moralisant ses interlocuteurs qui, au finish, ont décidé, en présence du Gouverneur Grâce Nkuanga dont ils ont salué l’implication, de suspendre la grève et sollicité, en outre, l’application sans faille du premier pallier des salaires fixé à 350$ à payer dès ce fin du mois d’octobre 2024. Toutefois, ils ont beaucoup insisté sur l’urgence de la mise en œuvre intégrale des accords du Caritas assortis de la tripartite de novembre 2023 ; condition sine qua non de la levée définitive de cette grève.

Pour ce faire, ils ont chargé le comité permanent de suivi desdits accords de poursuivre les pourparlers longtemps entamé avec le banc patronal en vue de leur heureux aboutissement dans un temps record.