La RDC parmi les pays endémiques de l’onchocercose
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Par N.T.
L’onchocercose ou » cécité des rivières » est une maladie parasitaire due au filaire Onchocerca volvulus, qui se transmet lors de contacts répétés avec des simulies infectées (Simulium spp.). Ces simulies se reproduisent dans des rivières et des cours d’eau à courant rapide, surtout dans les villages isolés situés près des terres fertiles, où la population dépend de l’agriculture.
L’onchocercose qui est une maladie tropicale négligée se manifeste par de très fortes démangeaisons, une atteinte cutanée qui provoque un défigurement, et une déficience visuelle pouvant aller jusqu’à la cécité.
L’onchocercose sévit principalement dans les zones tropicales.
Selon une note d’information de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 99 % des sujets infectés vivent dans 31 pays africains dont la République démocratique du Congo (RDC). Les 31 pays d’Afrique subsaharienne où sévit l’onchocercose sont l’Angola, le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, le Kenya, le Libéria, le Malawi, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigéria, l’Ouganda, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République-Unie de Tanzanie, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad et le Togo. Mais on retrouve également la maladie dans certains foyers de deux pays d’Amérique latine (territoire Yanomami, au Brésil et en République bolivarienne du Venezuela) ainsi qu’au Yémen. Selon l’étude sur la charge mondiale de morbidité réalisée en 2017, 220 millions de personnes au moins avaient besoin d’une chimioprévention de l’onchocercose,14,6 millions souffraient d’une atteinte dermique, et 1,15 million d’une perte de la vision.
Le traitement de la population par l’ivermectine (également connu sous le nom d’administration de masse de médicaments (AMM)) est actuellement la principale stratégie mise en œuvre pour éliminer l’onchocercose, la couverture thérapeutique minimale à atteindre étant de 80 %.
Dans les zones d’hyperendémie et de mésoendémie, il faut au moins 12 à 15 ans de traitement pour éliminer la transmission, ce qui correspond à la durée de vie de l’Onchocerca volvulus adulte (agent causal de la maladie).
Les signes de l’onchocercose
L’onchocercose est une maladie des yeux et de la peau. Les symptômes sont dus aux microfilaires qui se déplacent dans les tissus sous-cutanés et provoquent de violentes réactions inflammatoires lorsqu’ils meurent.
Les personnes infectées ressentent de fortes démangeaisons et présentent des lésions cutanées. Elles présentent aussi parfois des lésions oculaires qui peuvent entraîner une déficience visuelle et une cécité irréversible.
Dans la plupart des cas des nodules apparaissent sous la peau autour des vers adultes.
En 2016, le Projet spécial élargi pour l’élimination des maladies tropicales négligées en Afrique (ESPEN), mis en place pour couvrir la chimioprévention de cinq maladies tropicales négligées (MTN) a quatre objectifs principaux : 1) intensification des traitements pour atteindre une couverture géographique de 100 % ; 2) réduction des traitements en vue de les arrêter lorsque la transmission a été interrompue ou maîtrisée ; 3) renforcement des systèmes d’information pour orienter l’action sur la base de données probantes et 4) amélioration de l’utilisation des dons de médicaments par une meilleure gestion de la chaîne d’approvisionnement. Le projet ESPEN est hébergé au Bureau régional OMS de l’Afrique.
Avec le soutien de l’ESPEN, l’accès au traitement à l’ivermectine a continué à être élargi, ce qui a permis à 152,9 millions de personnes d’en bénéficier en 2019, mais le nombre de sujets traités à baissé de 26,9 % en 2020 en raison des perturbations entraînées par la Covid-19.