Par MKM

La réunion ministérielle entre la RDC et le Rwanda intervenue du 20 au 21 août n’est pas parvenue à un compromis. Les deux Ministres des Affaires étrangères des pays respectifs se sont séparés sans trouver un accord. Et, à côté les combats continuent sans désemparer à l’avantage de l’armée rwandaise qui tient à domestiquer les parties conquises pourvues de nombreuses richesses tant naturelles que minérales. Surtout qu’un «no man’s Land» a été occasionné par une trêve dite humanitaire, profitable aux troupes rwandaises blanchies à souhait, alors qu’elles déstabilisent un autre pays.

Fort de ses appuis avec les différentes puissances occidentales qui viennent de doter Kigali des moyens supplémentaires de tout contrôler cherche à imposer ses conditions. Entre autres le refus de négocier sur des questions relatives au retrait des troupes rwandaises du sol congolais. Une grande préoccupation de Kinshasa qui est zappée. Au contraire, c’est la neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) qui est plus brandie, même si elle est considérée comme une avancée en vue de la mise sur pied d’un mécanisme d’opérationnalisation. Pendant que les conditions sont loin d’être réunies pour accueillir ce que le régime Kagame considère comme des pestiférés. Un rapport rendu public au pays de mille collines ne favorise pas la cohabitation entre les ethnies rwandaises. Dans le même ordre d’idées, le régime qui a obtenu un autre bail a pris l’option de continuer la guerre pour une révision des frontières , prise en compte pour la protection des siens à l’Est. La conservation de divers dividendes tirés dans la partie orientale de la RDC risque de ne pas le voir changer d’avis.

L’Accord de Nairobi désavoué à cause de certains jeux malsains des pays membres de l’EAC trouve un répondant positif auprès de Kigali qui tient à l’implication de l’Ouganda, du Kenya et de la Tanzanie pour garantir le respect du cessez-le-feu. A se demander si ces pays sont en intelligence avec le pays qu’ils souhaiteraient voir pourrir la situation. L’Ouganda a été indexé par les experts onusiens sur son appui au M23 en coalition avec l’AFC. Le Kenya rachète des banques en RDC, en manque de structures financières d’investissement pour booster son développement.

La Tanzanie contrôle le corridor maritime. Les autres voisins non cités ne sont pas en réalité avec Kinshasa. Ils répondent à l’ordre des géants planétaires. Luanda et Pretoria semblent plus épouser le point de vue de Kigali. Lourenço tire profit seul de l’exploitation du pétrole situé dans l’espace commun. Le pouvoir noir sud-africain bien que majoritaire ne peut en aucun cas s’éloigner de ses colonisateurs pourvus des capitaux importants. Les avancées dites réalisées à la dernière réunion se trouvent engluées dans les conditionnalités capables de se retourner à la RDC, au front seule sans parapluie. Ces géants avancent lentement pour assommer un coup au pays de Lumumba. Néanmoins, les choses ne sont pas aisées. Au régime de Kinshasa de revoir ses stratégies.