Lors d’une session de consultation organisée vendredi à Kinshasa : les jeunes vivant avec handicap ont formulé des propositions de réformes électorales inclusives
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Par Marcel Tshishiku
A travers le bureau de sa coordination nationale, la Fédération nationale des associations des personnes vivant avec handicap (FENAPHACO) a organisé, le vendredi 9 août au quartier Salongo de la commune de Lemba, dans la ville de Kinshasa, une session de consultation des organisations des jeunes vivant avec handicap sur l’appel à un éventuel dialogue inclusif pour pouvoir mettre fin à la guerre à l’Est de la RD Congo et sur les reformes électorales inclusives qui prennent en compte les personnes vivant avec handicap (PVH) et de politiques publiques à mettre en place pour leur bien-être social. A l’issue de cette session de consultation, les jeunes vivant avec handicap ont proposé que les bulletins de vote soient imprimés en écritures Braille, pour permettre aux aveugles de voter ; qu’il soit intégré dans la loi électorale la notion de quota spécifique ou de cooptation des PVH, comme c’est le cas pour les chefs coutumiers, en vue de permettre aux PVH de se retrouver dans les institutions de la République.
Ils ont aussi proposé la réduction du taux des frais de dépôt des candidatures pour les PVH, en général, et des jeunes vivant avec handicap, en particulier ; la présence d’un bureau spécifique aux PVHdans chaque centre de vote ou dans chaque centre d’inscription des électeurs; l’intégration dans la loi électorale la notion de la présence obligatoire des interprètes des langues de signes dans des bureaux de vote et d’enrôlement pour permettre aux personnes malentendantes de communiquer avec les agents des bureaux; la priorisation des PVH lors des opérations de vote et d’inscription des électeurs ; la suppression du seuil électoral ; l’amélioration des sons de la machine à voter pour que les personnes non voyantes ou les personnes aveugles puissent comprendre les candidats qu’ils ont votés dans les bureaux de vote.
Par rapport à la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), les jeunes vivant avec handicap ont demandé que cette loi soit modifiée, pour intégrer une PVH à l’Assemblée plénière et au Bureau de la CENI ; qu’un quota spécifique soit réservé aux PVH dans l’administration électorale et dans le personnel de la CENI au niveau national, provincial et local ; qu’un cadre de concertation directe entre la Centrale électorale et les organisations des PVH soit instauré au niveau national, provincial et local.
Les jeunes vivant avec handicap ont déclaré qu’ils sont favorables à la convocation d’un dialogue national inter congolais qui doit réunir tous les Congolais, les institutions publiques, la société civile et les acteurs politiques pour réfléchir autour des solutions pour mettre fin à la guerre à l’Est de la RD Congo, ainsi qu’au phénomène Mobondo, persistant dans les provinces du Kwango et du Maï-Ndombe.
Révision du programme de l’éducation nationale
Concernant les politiques publiques, les jeunes vivants avec handicap ont proposé que, dans le Programme du Gouvernement et par rapport à la question de la santé, que la question du handicap puisse être prise en compte, y compris l’adaptation des infrastructures, surtout dans les concessions et que dans les immeubles ayant plus de deux niveaux, on puisse mettre des ascenseurs, pour faciliter l’accès des PVH.
Ils ont également recommandé la révision du Programme de l’éducation nationale, pour que les PVH puissent être bien prises en compte et la réforme du Programme du Gouvernement sur la formation professionnelle, afin que la prise en charge de la PVH soit efficace et mieux formée, comme tous les autres citoyens.
« Dans le programme d’entrepreneuriat, que les PVH qui ont des initiatives, de petites entreprises puissent avoir accès au Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) et aux différents projets du Ministère de Petites et Moyennes Entreprises (PME) pour leur autonomisation… que le programme de protection sociale soit reformé afin que les PVH puissent bénéficier aussi des allocations mensuelles ou trimestrielles pour leur prise en charge et leur survie comme dans d’autres pays d’Afrique, et d’Europe », ont conclu les jeunes vivant avec handicap.
Cette session a eu lieu grâce à l’appui de l’ONG internationale « National Endowment for Democracy« (NED), sous la houlette de Me Partick Pindu-d-Lusanga, coordonnateur national de la FENAPHACO.