La Journée internationale de la femme africaine célébrée à Kinshasa
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Par Tantia Sakata
La Journée internationale de la femme africaine célébrée le 31 juillet de chaque année a été commémorée sous diverses manières par plusieurs organisations féminines à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. C’est dans cette optique que l’ASBL Mille et Un Espoir (MIES) a organisé, mercredi, à l’Académie des Beaux-Arts, le 3ème Forum de WANAWAKE WA AFRIKA, sous le thème : » les femmes africaines dans les cultures et les arts « .
Selon la Présidente de MIES, Caroline Pindi Norah, l’objectif est de faire connaître au public l’exploit réalisé par des femmes dans le secteur de l’art. Il est également question de permettre aux jeunes filles de connaître ces femmes qui peuvent être leur modèle. Aussi, de promouvoir la culture et les arts, afin de pousser les autorités congolaises à mettre des moyens nécessaires dans ces domaines.
» Nous avons une culture riche avec des artistes formidables. Il faut juste un coup de pouce du gouvernement pour qu’ils puissent avancer dans leur travail, surtout qu’ils représentent bien notre pays à l’extérieur « , a déclaré Mme Pindi. Lors de cette occasion, la modéliste-styliste, Lydia Nsambayi Ntumba a parlé sur le rôle de la femme congolaise dans le secteur de la mode vestimentaire.
Selon elle, depuis la tradition jusqu’au temps moderne, les dames ont joué un rôle dans la mode vestimentaire. Sur le plan traditionnel, Mme Nsambayi a signalé qu’elle a participé au tissage de raphia.
Même actuellement, il y a certaines femmes qui ont marqué le secteur par la qualité de leur savoir-faire, notamment Milly mode qui s’est distinguée grâce à une technique de couture hors pair. Sans compter d’autres femmes ayant apporté aussi leur touche. Cependant, la modéliste a déploré le fait que ces femmes pionnières de la mode n’ont rien bénéficié de la part du pays, avant de louer tout de même quelques actes politiques imposés sous le régime de Président Mobutu concernant la consommation des produits congolais.
» Cela a boosté le secteur de la mode, ayant permis la création de certains styles, notamment le port de deux pagnes qui a marqué l’histoire de notre mode « , a affirmé Mme Nsambayi.
Un secteur sous-estimé
À l’en croire, la mode a connu un mauvais départ en RDC étant donné que la population ne l’a pas accordée une place de choix. A vrai dire, la formation du métier de la mode a été réservée qu’aux jeunes filles non intelligentes (un cliché). . » Les parents ont envoyé aux études de la mode uniquement des enfants qu’ils jugeaient moins intelligents. Quelque part, cela a saboté le secteur de la mode parce que des élèves n’avaient pas nécessairement le minimum requis « , a déploré Mme Nsambayi. Elle a encouragé le courage des certains parents qui ont compris par la suite que les études de la mode ne concerne pas seulement les filles moins intelligentes, mais il s’agit d’un savoir-faire.
» Il fallait changer de paradigme pour faire comprendre à beaucoup de personnes qu’à travers la mode, on peut démontrer la qualité supérieure de son savoir-faire « , a précisé la modéliste. S’agissant de défis, Mme Nsambayi a notifié que le peuple congolais n’a pas une identité vestimentaire. C’est ainsi qu’elle a appelé le gouvernement congolais de s’investir, afin de réfléchir sur quelle sera cette identité vestimentaire.
Notons que lors de cette 3ème édition du Forum WANAWAKE WA AFRIKA, un prix a été décerné à Isaac Bafwa, un jeune artiste évoluant dans la ville de Kisangani, grâce à son petit film parlant d’une histoire de violence conjugale.