La RDC parmi les trois principaux pays d’endémie de la peste dans le monde
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Par N.T.
Les 3 principaux pays d’endémie de la peste dans le monde sont Madagascar, la République Démocratique du Congo et le Pérou (Amérique du Sud), a indiqué l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans une récente note d’information. En tant que zoonose, la peste est présente sur tous les continents, sauf l’Océanie. Il y a un risque de peste humaine dès qu’il y a une coexistence d’un foyer naturel (bactérie, réservoir animal et vecteur) et d’une population humaine. Des épidémies de peste se sont produites en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, mais depuis les années 1990, on a observé la plupart des cas humains en Afrique. En République démocratique du Congo, la province de l’Ituri, dans le Nord-est du pays, est la plus endémique de la peste avec des épidémies qui y sont déclarées presque chaque année. La peste sévit régulièrement dans 14 des 36 zones de santé de l’Ituri.
Au début de cette année, une épidémie de peste a été déclarée dans la zone de santé de Rethy à environ 100 km de Bunia, chef-lieu de l’Ituri. Dans une déclaration rendue publique le 19 février 2024, le service de la protection civile de l’Ituri, a annoncé la contamination de 13 élèves (4 garçons et 9 filles) de l’école primaire de la cité de Kpandroma, située à 110 km de Bunia.
Qu’est-ce que la peste ?
La peste est une zoonose bactérienne due à Yersinia pestis, que l’on trouve habituellement chez les petits mammifères et les puces qui les parasitent. Les sujets infectés par la bactérie Y. pestis présentent souvent des symptômes après une période d’incubation de un à sept jours. Il existe deux formes cliniques principales : la peste bubonique et la peste pulmonaire. La première est la plus courante et se caractérise par une tuméfaction douloureuse des ganglions lymphatiques, les « bubons ».
La peste se transmet de l’animal à l’homme par la piqûre de puces infectées, par contact direct avec des tissus infectés et par inhalation de gouttelettes respiratoires infectées. La peste peut être très grave chez l’être humain, avec un taux de létalité de 30 % à 60 % pour la forme bubonique et elle est presque toujours mortelle dans sa forme pulmonaire en l’absence de traitement. Le traitement antibiotique étant efficace contre la bactérie responsable de la peste, un diagnostic et un traitement précoces peuvent sauver des vies.
Cette maladie est très grave chez l’homme, notamment pour les formes septicémique (infection systémique causée par la circulation d’une bactérie dans le sang) et pulmonaire, avec un taux de létalité de 30 % à 100 % en l’absence de traitement. Sauf si elle est traitée rapidement, la peste pulmonaire est toujours mortelle ; elle est particulièrement contagieuse et elle peut déclencher de graves épidémies par transmission d’une personne à l’autre du fait des gouttelettes en suspension dans l’air.
Les symptômes et le traitement de la peste
Les sujets infectés présentent en général un état fébrile aigu et d’autres symptômes systémiques non spécifiques après une période d’incubation de un à sept jours (fièvre d’apparition brutale, frissons, céphalées, douleurs corporelles, état de faiblesse, vomissements et nausées). Comme en l’absence de traitement la peste pulmonaire peut entraîner rapidement la mort, la précocité du diagnostic et du traitement est essentielle pour la survie et la limitation des complications. Les antibiotiques et le traitement symptomatique sont efficaces si le diagnostic est posé à temps. En l’absence de traitement, la peste pulmonaire peut être mortelle dans un délai de 18 à 24 heures après l’apparition des symptômes, mais les antibiotiques courants efficaces contre les entérobactéries (bacilles Gram négatifs) permettent d’obtenir la guérison s’ils sont administrés précocement.
Les mesures de prévention consistent à informer le grand public de la présence de la peste zoonosique dans l’environnement, de lui conseiller de prendre les précautions nécessaires contre les piqûres de puces et de ne pas manipuler des carcasses d’animaux. Il faut conseiller aux gens en général d’éviter tout contact direct avec des liquides corporels et des tissus infectés. Il faut appliquer des précautions standard en cas de contact avec des patients potentiellement infectés et lors du recueil d’échantillons.