La promotion des droits des veuves souhaitée
Partager
Par Tantia Sakata
La journée internationale des veuves a été célébrée le 23 juin à travers le monde. En République Démocratique du Congo, la Ministre du Genre, Famille et Enfant, Léonnie Kandolo Omoyi, a, au cours d’une manifestation organisée pour la circonstance, promis de promouvoir la stabilité et les droits des veuves.
Le moins que l’on puisse dire est que cet engagement de la patronne du Genre soit effectif afin de venir en aide à des milliers de veuves congolaises qui subissent parfois des actes inadmissibles au nom de la coutume.
Perdre un partenaire constitue actuellement un motif de la maltraitance de la veuve de la part de sa belle-famille. Elle doit donc endurer toutes sortes de souffrances lui infligées au mépris de ses droits. Au moment où ces veuves subissent ce soit disant ‘’rituel’’, son entourage voire ses enfants sont contraints au silence dans le but de respecter la coutume.
Conséquence, plusieurs de ces victimes sont également dépouillées de leurs droits de succession, délaissés pour compte, cherchant comment survivre avec leurs enfants après l’enterrement du mari. Cette triste réalité a fait qu’il y a des enfants qui se sont retrouvés dans la rue pour satisfaire leurs besoins. Comme disait un enfant, il est dans la rue parce que n’étant resté qu’avec sa mère, elle ne prépare pas la viande.
Des millions de veuves dans le monde
Lors de la Journée internationale des veuves, les Nations-Unies ont indiqué que pour de nombreuses femmes dans le monde, la perte dévastatrice d’un partenaire est amplifiée par un combat de longue haleine pour leurs droits fondamentaux et leur dignité. Selon le chiffre avancé par l’ONU, il y a plus de 258 millions de veuves dans le monde. Cependant, elles ont historiquement été laissées dans l’ombre, et souvent sans mesure de soutien dans nos sociétés.
Raison pour laquelle, l’ONU a instauré ladite Journée internationale pour porter l’attention de la communauté internationale sur la marginalisation des veuves et ses enjeux.
Il est question d’agir et de faire en sorte que les droits et la situation des veuves soient reconnus, selon l’ONU, avant de proposer de fournir aux veuves des informations sur l’accès à une part équitable de leur patrimoine, de leurs terres et de leurs ressources productives. Aussi, de leur donner une pension et une protection sociale qui ne sont pas basées uniquement sur l’état matrimonial ; un travail décent et un salaire égal ; ainsi que des possibilités d’éducation et de formation.
En plus pour lutter contre la stigmatisation sociale, pouvant provoquer l’exclusion et des pratiques discriminatoires, les Nations-Unies sont d’avis qu’il faut donner à ces veuves les moyens de subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille.
Au niveau du droit international, les droits des veuves sont indirectement garantis par la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention relative aux droits de l’enfant.
Lorsqu’une législation nationale spécifique existe pour protéger leurs droits, la faiblesse du système judiciaire de nombreux Etats compromet la manière dont ils sont défendus en pratique.
« Il arrive que la discrimination de la part même des spécialistes des questions judiciaires décourage les veuves, qui abandonnent le recours à la justice pour obtenir réparation », a conclu l’ONU.