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Guerre au Nord-Kivu : encore une déclaration inéquitable des Nations-Unies

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Guerre au Nord-Kivu : encore une déclaration inéquitable des Nations-Unies

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Par N.T.

Le 20 juin 2024, le Conseil de sécurité des Nations Unies a, à travers son président pour le mois de juin, le Sud-coréen Joonkook Hwang, fait une déclaration à la presse sur la situation en République démocratique du Congo (RDC). Dans sa déclaration, l’organe de décision de l’ONU condamne et renvoie dos à dos, sans les citer nommément, la RDC et le Rwanda, son agresseur.

Il est reproché au Rwanda d’appuyer militairement, en armes et en troupes, le mouvement du 23 mars (M23) alors que la RDC est accusée d’héberger et d’entretenir sur son sol les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Il est tout simplement inéquitable et injuste d’imputer à la RDC la responsabilité de la situation sécuritaire et humanitaire catastrophique qui prévaut dans l’Est de son territoire alors que des experts de l’ONU ont soutenu que le Rwanda y mène une guerre d’agression et d’occupation à travers le M23.
Dans leur déclaration, « les membres du Conseil ont condamné à nouveau tous les groupes armés présents en République démocratique du Congo, y compris le M23, les Forces démocratiques alliées et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).  Ils ont par ailleurs condamné l’appui militaire extérieur fourni au M23 et à tout autre groupe armé opérant en République démocratique du Congo et ont exigé de toutes les parties extérieures fournissant un tel soutien qu’elles y mettent un terme et se retirent immédiatement du pays ».

Dans la même déclaration, « ils se sont déclarés vivement préoccupés par les informations communiquées par le Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo concernant l’appui militaire extérieur apporté au M23 et des interventions militaires directes sur le territoire congolais.  Ils ont également condamné l’appui apporté, notamment par les forces militaires, à certains groupes armés tels que les FDLR, et ont exigé qu’il y soit mis un terme.  Les membres du Conseil ont demandé instamment que les groupes armés étrangers retournent dans leur pays d’origine et que soient intégralement mis en œuvre les processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration pour tous les groupes armés opérant en République démocratique du Congo ».

Les FDLR sont sans aucun doute une force négative implantée au Nord-Kivu et au Sud-Kivu depuis la fin du génocide au Rwanda en 1994. Lors des guerres d’occupation menées en RDC en 1996-1997 sous couvert de la rébellion de l’AFDL et en 1998-2003 sous couvert la rébellion du RCD, les Armées rwandaise et ougandaise n’ont pas réussi à éradiquer les FDLR. Et puis, il n’est un secret pour personne que ce groupe armé composé essentiellement des Hutu rwandais s’est nettement affaibli et ne représente plus une menace pour le régime au pouvoir au Rwanda. Le président du Rwanda continue à brandir leur présence au Kivu comme prétexte pour justifier la guerre d’agression et d’occupation qu’il mène au Nord-Kivu avec l’appui de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis d’Amérique.

La guerre déclenchée au Nord-Kivu depuis fin 2021 par le Rwanda a provoqué dans l’Est de la RDC une des crises humanitaires les plus graves de la planète alors que les FDLR n’ont mené aucune attaque contre leur pays d’origine et n’y ont provoqué aucune crise humanitaire.
Il est donc injuste de la part du Conseil de sécurité de condamner de la même manière le pays agressé (RDC) et le pays agresseurs (Rwanda). Cette déclaration ne reflète pas la réalité sur le