Par Carroll Madiya

24 ans après la guerre de six jours à Kisangani, les victimes continuent toujours d’attendre les premières indemnisations.
Une messe œcuménique a été organisée, le lundi 10 juin, à la Cathédrale Notre Dame du rosaire en mémoire des victimes de cette guerre qui a opposé le Rwanda à l’Ouganda pendant six jours à Kisangani. Des organisations citoyennes qui ont demandé cette célébration eucharistique ont ensuite marché jusqu’au gouvernorat de la province de la Tshopo pour déposer leur mémo. Ces forces vives déplorent le fait que, 24 ans après cette guerre, les victimes continuent d’attendre les premières indemnisations.

Selon eux, l’Ouganda a déjà versé 130 millions USD à la RDC, sur les 325 millions USD prévus à titre d’indemnisation, à la suite de sa condamnation par la Cour internationale de justice (CIJ), le 9 février 2022.

Ces organisations déplorent également le fait que la liste des auteurs présumés des crimes graves perpétrés en RDC et répertoriés dans le rapport mapping est gardée secrète par l’ONU. Alors que ces présumés auteurs des crimes imprescriptibles bénéficient d’une totale impunité. Pire, les bourreaux sont promus à d’importantes responsabilités civiles et militaires et exercent de hautes fonctions, parfois dans les lieux même où ils ont commis des crimes.

Pour remettre les victimes dans leurs droits, ces organisations citoyennes demandent au Président de la République de saisir formellement l’ONU pour demander la création d’un Tribunal pénal international.

Par ailleurs, elles réclament l’accélération de la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle afin de mettre fin à l’impunité et surtout sceller la réconciliation entre les victimes et leurs bourreaux.

Outre ces mesures, ces forces vives recommandent au Chef de l’Etat de mettre en place un mécanisme de vérification des antécédents criminels pour bannir de la fonction publique civile et militaire à vie les auteurs présumés des crimes graves.

Pour rappel, la guerre de six jours a duré du 5 juin au 10 juin 2000 entre l’armée rwandaise et l’armée ougandaise à Kisangani. Selon le rapport mapping qui cite certaines sources, des milliers de civils ont succombé pendant cette guerre, sans compter les milliers de blessés et personnes déplacées.