Après le revers de sa coalition aux élections européennes : le Premier ministre belge démissionne !
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Par YHR
Après la lourde défaite de son parti, l’Open VLD, aux élections législatives belges organisées le dimanche 9 juin en même temps que les élections européennes, le Premier ministre belge Alexander De Croo a décidé de démissionner. » Nous avons perdu cette élection. […] Ce n’est pas le résultat que j’espérais et je ne me déroberai pas à mes responsabilités. Dès demain, je démissionnerai de mon poste de Premier ministre « .
Très ému, le Premier ministre libéral a décidé de quitter ses fonctions. Sa démission a été acceptée par le roi Philippe de Belgique, qui l’a reçu hier lundi 10 juin. » C’est une soirée particulièrement difficile pour nous, le signal des électeurs a été clair « , a réagi de Croo en essuyant une larme au coin de l’œil, devant les militants de son parti, donné à 8% en Flandre, en recul de 7 sièges (16 à 9).
Les larmes de De Croo
Fin de concerto donc pour la coalition » Vivaldi » au pouvoir en Belgique, référence à la couleur politique des quatre familles du Gouvernement en exercice. Des socialistes aux libéraux, en passant par les écologistes et les chrétiens démocrates. Sept partis politiques au total, alliés depuis octobre 2020 derrière le Premier ministre démissionnaire.
Dimanche 9 juin, les électeurs belges ont désavoué sa coalition lors d’un scrutin législatif couplé aux européennes, marqué par la progression de l’extrême droite et un net recul des écologistes. La Flandre, la région belge la plus peuplée vire à droite. Le parti d’extrême droite Vlaams Belang (VB) a gagné du terrain au Parlement régional (31 sièges, +8), sans toutefois, surprise de la soirée, parvenir à détrôner les conservateurs de l’Alliance néoflamande (31 sièges aussi).
» Nos faire-part de décès étaient écrits, mais nous avons gagné ces élections « , s’est réjoui le chef de la N-VA (Nouvelle Alliance flamande), Bart De Wever, alors que le VB était donné gagnant dans les sondages depuis plusieurs mois.
Allié au Parlement européen du Rassemblement national français, il devient la deuxième force politique (20 sièges) du Parlement fédéral, derrière le N-VA (24 sièges). La majorité absolue est établie à 76 sièges. Bart De Wever, actuel maire d’Anvers, est candidat au poste de Premier ministre pour succéder à Alexander De Croo. Il pourrait se rendre incontournable pour réunir une coalition majoritaire au niveau national, tout en gardant la main sur la Flandre. L' » Informateur » Bart De Wever entamera un premier tour aujourd’hui mardi, en vue de former une coalition en Flandre.
Bart De Wever informateur
Réputée ingouvernable, la Belgique avait vécu 541 jours sans Gouvernement de plein exercice en 2011. Un record dont le pays n’était pas si loin, quand la coalition de sept partis dirigée par Alexander De Croo avait enfin vu le jour à l’automne 2020, 493 jours après les élections de 2019.
En Wallonie, la région francophone du sud du pays, le libéral Mouvement Réformateur (MR) a ravi au Parti socialiste (PS), sa place de numéro un. Avec près de 30% des voix, il pourrait s’affirmer comme le pivot d’une future coalition. Globalement, socialistes et écologistes, qui participaient à la coalition De Croo, ressortent affaiblis en Belgique francophone au profit du MR, et des Engagés (centristes).
Les Ecologistes, grands perdants
Partout où il était associé à des coalitions, le parti écologiste pourrait s’en retrouver exclu. Grand perdant des législatives au niveau fédéral (en recul de 10 sièges), la direction de la branche francophone de la famille écologiste belge a annoncé ce 10 juin sa démission. Le camp écologiste était associé depuis 2020 au Gouvernement sortant. Suite a sa défaite, Jean-Marc Nollet a annoncé sa démission de co-président, avec Rajae Maouane et son retrait de la vie politique. En ajoutant les six sièges du pendant néerlandophone Groen, cette famille politique compte désormais seulement 9 députés (sur 150 au total) contre 21 dans l’assemblée sortante. En 2019, les écologistes comptaient parmi les grands vainqueurs. Ils avaient alors surfé sur la vague des manifestations pour le climat. Dimanche 9 juin, leurs responsables ont regretté que la question n’ait plus été d’actualité en 2024, lors de la campagne.
Prochaine étape : la consultation des personnalités politiques, au premier rang desquelles les responsables des partis arrivés en tête des élections fédérales. Bart de Wever, le président du parti nationaliste flamand N-VA, et Tom Van Grieken, de la formation d’extrême droite, grande gagnante du scrutin, Vlaams Belang. Certes démissionnaire, Alexander De Croo a assuré, jusqu’à la nomination de son ou sa successeure, » se concentrer pleinement sur les affaires courantes « .