Conséquence de l’immobilisation des wagons de la SNCC : Kananga et Mbujimayi à court de denrées !
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Par Marcel Tshishiku
Une source digne de foi signale que les dépôts de stockage de maïs dans la ville de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central, sont presque vides et la population locale redoute une hausse des prix de cette importante denrée qui est l’aliment de base. Le maïs stocké dans les contrées de Mweka, Ilebo… ne peut pas être acheminé vers la ville. Car, depuis quelques mois, les wagons de la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC) sont immobilisés, à cause du mauvais état de la voie ferrée qui, non seulement est vétuste, mais aussi menacée à divers endroits par des têtes d’érosions.
Les quelques sacs de maïs visibles sur le marché sont amenés de l’hinterland de la ville de Kananga par les transporteurs à vélo, communément appelés » Bayanda « . Le Comité des demandeurs et évacuateurs de maïs cité par radiookapi.net estime que cette situation dépasse la SNCC qui affirme n’avoir pas de gros moyens pour réhabiliter les chemins de fer et arrêter les érosions qui menacent la voie ferrée.
Le vice-président de ce comité, Hubert Ntumba Zigida sollicite l’intervention du Gouvernement de la République. » Le Gouvernement sait bien qu’il n’y a pas de bons chemins de fer, ni de bonnes locomotives. Celles qui sont utilisées actuellement tombent en panne à tout moment. Nous recommandons d’abord l’entretien des chemins de fer « , a recommandé Ntumba Zigida.
Colère des commerçants à Mbujimayi
Même son de cloche dans la ville de Mbujmayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental, où plusieurs commerçants ont perdu leurs produits à la suite du retard pris pour leur transport. Ces opérateurs économiques n’ont pas hésité d’exprimer leur colère. Plusieurs commençants venus de Kalemie, dans la province de Tanganyika, de Bukama et de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, déplorent également le retard enregistré dans l’acheminement de leurs marchandises à Mwene-Ditu. Leurs cargaisons sont également composées de poissons fumés et salés, ainsi que de fretins. Plusieurs produits arrivés à Mwene-Ditu sont déjà avariés.
Ils accusent la SNCC d’être à la base de cette situation catastrophique.
» Depuis qu’on a chargé le wagon de poissons au mois d’octobre de l’année dernière, cet engin n’est arrivé que la semaine dernière avec les poissons avariés. La SNCC n’a pas voulu acheminer nos wagons à temps. Nous avons confié le transport de nos poissons à la SNCC depuis le mois de novembre. Le wagon n’est arrivé qu’au mois de mai ! Pourtant, les poissons sont des produits périssables. Nous avons presque tout perdu. Nos enfants ne sauront plus étudier, parce que nous n’avons plus rien. La SNCC nous a rendus pauvres « , s’est plaint l’un des commerçants presqu’en larmes.
La FEC/Kasaï Oriental rompt le silence
Dominique Ilunga, directeur provincial de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) demandé à la SNCC de trouver d’urgence une solution. » Le disfonctionnement de la SNCC risque de causer des morts. La SNCC ne pouvait pas accepter des marchandises périssables, parce qu’elle n’était pas en mesure de les transporter. Je crois qu’il est temps pour elle de restituer leur argent et leur cargaison « , a-t-il recommandé.
Dans le même ordre d’idées, Rémy Mukendi, chef de Service commercial de la SNCC/Mwene-Ditu affirme qu’aucun client n’a contacté le service litiges de l’entreprise pour se faire indemniser. » Le service litige de la SNCC devrait intervenir « , promet-il. La SNCC reconnait tout de même avoir connu des difficultés dans l’acheminement à destination des marchandises de ses clients.
Plus de 80 wagons traînent à Kalemie
A en croire la radio onusienne, plus de 80 wagons de marchandises des opérateurs économiques du Maniema trainent, depuis cinq mois, dans des entrepôts de la SNCC à Kalemie, faute de rotations du train. Le chef de la Direction provinciale de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) au Maniema, Pierre Waswalila, a livré cette information, vendredi 17 mai.
Parmi ces marchandises, il y a des sacs de sel, de sucre, de la farine de froment, mais également des non-vivres comme la soude caustique, des sacs de ciment, des matériaux de construction…
Cette interruption du trafic ferroviaire est due à l’effondrement du pont Lwizi, situé à la limite entre les territoires de Kabalo et de Nyunzu (Tanganyika).
Pierre Waswalila redoute que les inondations qui frappent la ville de Kalemie à cause de la crue du lac Tanganyika puissent altérer ces marchandises.
» La ville de Kalemie est secouée par des inondations on est inquiet et on se demande si ces marchandises ne seront pas touchées par ces inondations ? Et quand nous posons la question à la SNCC, pourquoi ces marchandises trainent encore, ils avancent le motif de l’effondrement du pont à Lwizi » ; a ajouté Pierre Waswalila.
A l’heure actuelle, les observateurs ont les yeux tournés vers le nouveau Gouvernement que dirige la Première ministre Judith Suminwa pour mettre un terme à cette cacophonie.