Dans une étude sur le développement de la RDC : la santé, l’agriculture et la bonne gouvernance parmi les secteurs clés
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Par Tantia Sakata
L’étude sur le « Trajectoire de développement de la République Démocratique du Congo à l’horizon 2050 » a été présentée le vendredi 24 mai 2024, à Kinshasa, au cours d’une conférence de restitution organisée dans la salle des réunions de la Fondation Hanns Seidel. Face aux professeurs des universités, les cadres de l’administration publique et les membres de la société civile, l’un des auteurs de cette étude réalisée par l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS), Dr Kouassi Yeboua, a souligné qu’il s’agit d’une analyse prospective jusqu’à 2043.
Le chercheur Senior de l’ISS a tout d’abord reconnu que le pays a fait des progrès surtout à la fin de la guerre des années 90, mais il y a des nombreux défis de développement, avec un taux de pauvreté est très élevé.
Dans cette étude, la santé, l’agriculture, la bonne gouvernance, les infrastructures et la transformation de l’économique ont été relevées comme des secteurs clés pouvant contribuer au développement et à l’éradication de cette pauvreté.
Raison pour laquelle, le Dr Kouassi a signifié qu’il faut mettre en place des politiques pour améliorer les conditions de vie des Congolais. « Une bonne gouvernance peut mieux gérer les ressources et améliorer les conditions de vie de la population », dit-il.
En ce qui concerne l’agriculture, l’étude a souligné qu’en investissant dans le secteur, l’amélioration de la productivité fera sortir plusieurs personnes dans la pauvreté, surtout que plus de 65% de la force du travail en RDC se trouve dans ce domaine.
Il est également question de transformer l’économie congolaise basée essentiellement sur les mines. En transformant ces matières premières, a-t-il ajouté, le pays va créer beaucoup d’emplois.
Une croissance économique non inclusive
« Pour l’instant, la croissance économique congolaise profite à très peu de personnes, parce qu’elle n’est pas inclusive, tirée par le secteur minier qui ne créait pas beaucoup d’emplois », a précisé Dr Kouassi. S’agissant des infrastructures, la mauvaise qualité des routes font que les paysans ne puissent produire que pour leur propre consommation. A cela s’ajoute l’eau et l’électricité.
Pour ce qui est de la population congolaise, l’étude a révélé qu’elle pourra atteindre 143 millions d’habitants d’ici 2043.
« Ça peut être un atout pour le développement du pays si elle est bien formée, éduquée et intégrée de façon productive dans l’économie. Mais si elle reste au chômage, ça va constituer un obstacle au développement parce que le pays n’arrivera pas à exploiter les capacités productives de sa grande population. Il faut créer des emplois pour profiter de cette population et pour générer une croissance inclusive », a affirmé le chercheur.
Notons que cette étude est réalisée dans tous les pays africains par l’ISS, une organisation basée au Pretoria, en Afrique du Sud. L’objectif est de susciter un débat, d’attirer l’attention des autorités, afin de déceler des secteurs prioritaires qui permettront d’améliorer les conditions de vie de leurs populations.