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Une délégation du Gouvernement congolais à Goma pour les obsèques des 35 victimes des bombardements du M23/RDF

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Une délégation du Gouvernement congolais à Goma pour les obsèques des 35 victimes des bombardements du M23/RDF

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Par N.T.

Deux membres du Gouvernement sortant de la République Démocratique du Congo séjournent à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’Est du pays, pour y prendre part aux obsèques des 35 civils tués lors des bombardements le 3 mai 2024 des sites des déplacés de Mugunga par l’Armée rwandaise et les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23).

Il s’agit des ministres Modeste Mutinga Mutuishayi, des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale, ainsi que d’Albert Fabrice Puela, des Droits humains.  » Nous sommes une délégation dépêchée par le gouvernement de la République démocratique du Congo à la demande du Chef de l’Etat qui était dans une mission à l’étranger qu’il a interrompue, pour compatir avec la population du Nord-Kivu. Nous venons de terminer une réunion ici au gouvernorat. Le gouverneur nous a communiqué le bilan à ce jour qui a évolué et qui est passé de 14 à 35 morts et 37 blessés.

Nous avons décidé d’organiser des obsèques samedi prochain. Une autre délégation de Kinshasa nous rejoindra le même samedi. Toutes les dispositions sont prises pour que ces obsèques soient dignes « , a déclaré jeudi à la presse le ministre Modeste Mutinga, chef de la délégation.

Les deux membres du Gouvernement ont rendu une visite de compassion aux blessés rescapés de cette barbarie humaine, internés dans deux principales structures sanitaires de Goma. Il s’agit du centre hospitalier Betesda, de la Communauté baptiste au centre de l’Afrique (CBCA) et de l’hôpital général provincial du Nord-Kivu.

Lors de cette visite, la délégation qui comprend également en son sein trois députés élus du Nord-Kivu a été informée de l’évolution positive de l’état de santé des 37 rescapés dont la vie n’est plus en danger.  » Nous avons demandé que tout se déroule dans les meilleures des conditions et le ministre des Droits humains va s’occuper de toutes les violations des droits humains constatés sur le terrain « , a encore dit le ministre Modeste Mutinga. Pour lui, les actes perpétrés par le Rwanda et ses supplétifs du M23-AFC sont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.  » Nous sommes donc en deuil. Nous continuerons la méditation jusqu’à l’organisation des obsèques samedi prochain « , a-t-il indiqué. La première assistance va consister à inhumer dignement ces enfants, ces femmes et ces vieillards  » fauchés  » et arrachés à l’affectation humaine. Il est également projeté une remise des vivres et non vivres aux familles éplorées. Pour sa part, le ministre Fabrice Puela, des Droits Humains, a saisi cette occasion pour dénoncer le silence assourdissant de la communauté internationale face à la violation, par le Rwanda sous couvert du M23, du droit international humanitaire.

S’appuyant sur les règles régissant la communauté internationale, notamment la convention de Genève de 1949 et son protocole additionnel de 1977, le ministre des Droits humains a rappelé la protection des sites inattaquables même pendant la guerre.  » Vous comprendrez par exemple que même pendant la guerre, on ne peut pas attaquer une ambulance, on ne peut pas attaquer un hôpital, on ne peut pas attaquer des civils. La guerre c’est contre les forces combattantes et non contre les civils « , a-t-il rappelé.

Pour rappel, en date du 03 mai 2024, cinq bombes larguées par la coalition RDF/M23-AFC sont tombées matinalement en plein site des déplacés de Lushagala-Mugunga, à l’ouest de la ville de Goma, tuant sur le champ une dizaine de personnes, en majorité des enfants et des femmes. Au vu de la gravité de l’état des blessés, ce bilan a évolué jusqu’à atteindre 35 morts.