Par Tantia Sakata

L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), avec l’appui de la Fondation Nationale pour la Démocratie (NED), a organisé, lundi 22 avril, à Kinshasa, une journée de réflexion sur le travail des journalistes youtubeurs en République Démocratique du Congo.

L’objectif est d’appréhender le concept journaliste youtubeur, de favoriser l’accès aux sources d’information des médias youtube et de favoriser la prise de conscience des acteurs de ce secteur médiatique sur leur responsabilité dans le maintien de la paix et de la cohésion nationale.
Pour sa part, Michael Bakemba, président du Collectif des Journalistes et Editeurs du Congo (COJEC) créé en 2019, s’est penché sur  » l’évaluation de la couverture médiatique du processus électoral par les journalistes youtubeurs : perspectives d’avenir « .

Il a fait savoir qu’après les élections de décembre 2023, il est difficile actuellement de pouvoir évaluer le travail réalisé par les journalistes youtubeurs, quant à la couverture médiatique électorale. La cause est que cette catégorie des journalistes a été ignorée par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) lors de l’octroi des accréditations.

Evolution dans l’exercice du travail des youtubeurs

Même si la société congolaise accorde peu de crédit à ces youtubeurs, M. Bakemba a signifié qu’il y a une évolution dans l’exercice de leur travail, avant de révéler que les journalistes youtubeurs membres de COJEC ont fait partie de l’équipe de ceux qui ont assuré la couverture médiatique de la campagne électorale du candidat Président de la République, Félix Tshisekedi, à travers les provinces en décembre 2023.
 » A ce jour, la lutte continue pour que les médias émettant sur Youtube puissent être reconnus et respectés en République démocratique du Congo « , a affirmé Michael Bakemba.

De son côté, l’enseignant à l’Université des Sciences de l’Information et de la Communication (UNISIC), Adelard Obul Okwess a abordé la question sur  » la réglementation et la régulation des chaînes Youtube en RDC ».

En ce qui concerne la réglementation, il a signalé qu’il n’existe aucune loi spécifique régissant le travail des journalistes youtubeurs.  » Néanmoins, il y a la loi organique sur le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), la loi sur la presse de 2023 et le Code du numérique qui peuvent réguler leur contenu « , a dit M. Obul.

Prise de conscience

S’agissant de la responsabilité, cet enseignant de l’UNISIC a conseillé aux journalistes youtubeurs de prendre conscience du fait qu’ils s’adressent à un grand public de la même manière que d’autres médias, et que leur contenu doit respecter les mœurs.

Il leur a notamment demandé de se constituer en synergie pour être identifiés comme étant des professionnels dans le secteur, afin d’avoir l’avantage d’être protégés.

 » Selon la définition de l’UNESCO, a rappelé M. Obul, un youtubeur ou bloggeur est un professionnel des médias, parce qu’il collecte, traite et diffuse l’information « . Malheureusement, il a déploré le fait que la plupart des antivaleurs décriées dans la société ont trouvé refuge sur internet où quelqu’un peut facilement insulter sans gêne.