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Après sa nomination par le Chef de l’Etat : ce que les Congolais attendent de Judith Suminwa

Nation POLITIQUE

Après sa nomination par le Chef de l’Etat : ce que les Congolais attendent de Judith Suminwa

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Par DMK

La nomination de Judith Suminwa Tuluka au poste de Premier ministre par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le lundi 1ᵉʳ avril 2024, restera gravée en lettres d’or dans l’histoire politique de la République Démocratique du Congo. Car, c’est pour la première fois dans l’histoire de ce vaste pays au cœur du continent qu’une femme se voit confier les commandes de l’exécutif national.

Pour avoir eu à diriger un ministère stratégique, notamment celui du Plan, sous le Gouvernement sortant, celle qui succède à Jean-Michel Sama Lukonde est certainement consciente de la complexité des défis qui l’attendent et qu’elle devra relever.

En premier ordre de ces défis figure celui de la crise sécuritaire qui sévit sur la partie Est du territoire national suite à l’agression de notre pays par l’armée rwandaise sous couvert des rebelles du M 23. Un défi que le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a encore rappelé le vendredi 29 mars, à l’occasion du dernier Conseil des ministres du Gouvernement Sama.

La lutte contre l’insécurité ne devra pas se focaliser seulement sur la partie orientale, mais aussi dans les grandes villes du pays où le banditisme urbain communément appelé  » kuluna  » connaît une ampleur très inquiétante.

Outre le défi sécuritaire, la Première ministre Judith Suminwa devra aussi s’employer à améliorer le social des Congolais qui est mis à rude épreuve en cette période de guerre. Et pour cela, la nouvelle patronne de l’Hôtel du Gouvernement aura également à faire preuve d’initiatives pour répondre aux attentes des opérateurs économiques, en vue de consolider un climat de confiance entre ceux-ci et la population d’une part, et entre cette dernière et les gouvernants, d’autre part.

L’amélioration que les Congolaises et Congolais attendent sur leur social porte notamment sur le pouvoir d’achat, la stabilisation des prix des produits de première nécessité, l’accès effectif à l’eau potable, à l’électricité, aux soins de santé et à l’éducation.

À propos justement des attentes économiques, les opérateurs économiques membres de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) espèrent, quant à eux, que la nomination de Judith Suminwa à la tête du Gouvernement sera une bonne balance. Ils l’on fait savoir à travers une déclaration faite au lendemain de la nomination de la nouvelle Première ministre par Eliane Munkeni, 2ème Vice-présidente de la FEC.

Juge au milieu du village

Pour la FEC, celle qui succède à Sama Lukonde à l’Hôtel du Gouvernement devra être juge au milieu du village face à plusieurs problèmes que soulève souvent le patronat congolais. Au nombre de ces problèmes figure la multiplicité des taxes. Particulièrement celles qu’imposent les gouverneurs des provinces qui entendent ainsi compenser le non-versement de la rétrocession par le Gouvernement central.

Une autre préoccupation que la FEC entend soumettre à l’arbitrage de la Première ministre Suminwa porte sur les avis à tiers détenteurs (ATD), système consistant à bloquer les comptes des clients, fournisseurs ou même des banques ; partenaires des opérateurs économiques qui doivent de l’argent au fisc, dans le but d’obliger ces derniers à s’acquitter de leurs obligations.

La FEC espère, à ce sujet, que le prochain ministre des Finances va réorganiser le contrôle y relatif, en formant bien les agents du fisc, afin d’instaurer un climat de confiance entre ces derniers et les opérateurs économiques.

Le troisième problème que la Fédération des entreprises du Congo entend présenter à la nouvelle Première ministre, c’est celui des aviseurs qui sont primés par les impôts après dénonciation des opérateurs économiques. Pour la FEC, dans le contexte actuel que traverse la RDC, ce système est de nature à détruire l’économie, à en croire la 2ᵉ Vice-présidente de cette organisation patronale.

Pendant que la nouvelle Première ministre s’emploie à mener des consultations, pour former l’équipe gouvernementale, des voix s’élèvent aussi au sein de la société civile pour exhorter l’heureuse promue à mener une lutte sans merci contre la corruption et contre l’impunité.

Les Congolais veulent également voir la Première ministre faire un bon choix des membres de l’exécutif national, si elle veut réussir et relever les multiples défis qui l’attendent.