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Judith Tuluka Suminwa, consécration du combat des Congolaises

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Judith Tuluka Suminwa, consécration du combat des Congolaises

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Par Tantia Sakata

Première femme a occupé le poste de Premier Ministre, 64 ans après l’indépendance de la République Démocratique du Congo, Judith Tuluka Suminwa reste désormais le symbole, mieux l’aboutissement du combat mené par les Congolaises. L’accès des femmes aux postes de prise de décisions a été toujours la lutte des différentes organisations militant pour la défense des droits de la femme en RD Congo. Surtout que celle-ci a été mise de côté par les hommes concernant la gestion de la chose publique.

Raison pour laquelle, les hommes se sont partagés le pouvoir, gérant le pays selon leur vouloir, laissant la femme au second degré ou encore une simple accompagnatrice, qui n’avait pas son mot à dire sur la destinée de sa nation. Et le faible taux de dames enregistré au sein des partis politiques, il y a trente ans, n’était pas non plus favorable pour ces femmes politiques de lever la voix étant minoritaires.

Judith Tuluka Suminwa

Conséquence, elles devraient se contenter de tout ce que les chefs de partis politiques, majoritairement les hommes, étaient en train de décider pour elles. Dans cet état de choses, il ne fallait en aucun cas espérer l’accès de la gent féminine à des postes clés. Dans un pays ayant longtemps vécu sous la dictature et sans élections, le sort de la femme dépendait de l’humeur de ceux qui ont détenu le pouvoir. Ainsi, certains postes clés ont été considérés comme étant la chasse gardée de l’être masculin.

Une nouvelle ère

Lors de l’élaboration de la Constitution, une nouvelle ère s’est ouverte pour les femmes Congolaises avec la consécration de la parité homme-femme dans son article 14. Celui-ci stipule que « la femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions «.

C’était, en fait, le début également de l’adhésion de certains hommes à la cause de la femme. Cependant, le lobbying, le plaidoyer et la sensibilisation devraient suivre pour l’application effective de la loi. Malheureusement, les détenteurs du pouvoir, les hommes, ont pensé que leurs semblables demandaient un peu trop.

De l’autre côté, le sexe féminin a été convaincu qu’il s’agit d’un droit moins encore d’une faveur ou d’un don venant de la part des hommes. C’est ainsi qu’elles devraient se lever afin de militer pour se trouver une place dans la gestion de leur pays.

Un combat qui a été soutenue par les organisations de la société civile dans le but de permettre également aux dames de retrouver leurs droits à côté des hommes. Ainsi, ces organisations ont accompli un travail énorme, notamment dans la sensibilisation de la femme, elle-même, qui doit d’abord connaître ses droits, avant de les défendre. Il convient de signaler qu’un long chemin a été parcouru pour arriver aux résultats récoltés jusque-là par les Congolaises.

Une affaire de volonté politique

L’on ne cessait jamais de le dire que la reconnaissance du combat de la femme était une affaire de volonté politique. Une chose qui s’est confirmée avec l’arrivée de Félix-Antoine Tshisekedi, à la tête de la RDC.

Rose Mutombo Kiese, Ministre de la Justice

Sous son premier mandat, il a fait tomber le mythe, en nommant pour la première fois des femmes à des postes jadis réservés par les hommes, à savoir Tina Salama, Porte-parole du Chef de l’Etat, Rose Mutombo Kiese, Ministre de la Justice et Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi , Gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC).

Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi , Gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC).

C’est également au cours de son premier mandat qu’il a mobilisé ses pairs Chef d’État africains autour de la thématique la masculinité positive. Dès l’entame de son second mandat, il va nommer une femme Première Ministre, Judith Tuluka Suminwa, qui incarne la consécration de la lutte des femmes de la RDC.