Course au perchoir de l’Assemblée nationale : le forcing de Vital Kamerhe intrigue
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Par DMK
Les habitués du Palais du Peuple, siège du Parlement, assistent depuis quelques jours, à un forcing sans retenue de Vital Kamhere, numéro 1 du parti UNC (Union pour la Nation Congolaise), qui remue ciel et terre pour occuper, à tout prix, le perchoir du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Pourtant, lors d’une interview que l’auteur de ce forcing intriguant a accordée il y a quelques semaines à la presse au Palais du peuple, ce dernier avait laissé entendre qu’il n’était candidat ni à la Primature, ni à la présidence du bureau définitif de l’Assemblée nationale.
Faisant fi de ses récents démêlés judiciaires suite au présumé détournements des fonds destinés au Programme des cent premiers jours du premier mandat du Chef de l’Etat, alors qu’il occupait le poste de directeur de cabinet du Président de la République, Vital Kamerhe (redevenu député national au terme des législatives du 20 décembre 2023), se donne actuellement en spectacle au Palais du peuple, en affichant clairement, à travers faits et gestes, ses ambitions pour le perchoir du bureau définitif de la Chambre basse du Parlement.
Scène de violence
Le forcing de l’ex-dircab de FATSHI intrigue plusieurs observateurs, quand on sait que le calendrier pour l’enregistrement des candidatures aux différents postes du bureau définitif de cette institution et celui de la campagne électorale n’est pas encore fixé. Malgré cela, le Palais du peuple est devenu curieusement le théâtre de quelques scènes montées de toutes pièces et ressemblant à une pré-campagne du prétendu » mwalimu « ! C’est ainsi qu’on voit, en marge des plénières organisées par le bureau provisoire de l’Assemblée nationale, des personnes visiblement instrumentalisées pour le besoin de la cause ovationner Kamerhe à chacune de ses arrivées au sein de l’hémicycle.
Ces scènes donnent même lieu à quelques dérapages. Le dernier en date c’est le passage à tabac d’un citoyen congolais, dans l’enceinte du Palais du peuple, par des applaudisseurs pro-Kamerhe! Un incident dont la vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux a suscité un tollé d’indignations dans plusieurs milieux à Kinshasa.
Le péché de la victime de cette agression barbare et inadmissible est de s’être exprimé librement en dénonçant les détournements des fonds qui avaient été alloués à la réalisation du Programme des 100 jours du premier mandat du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ces détournements, il sied de le rappeler, avaient donné lieu à un retentissant procès diffusé à la radio et à la télévision nationale. Et cela avait débouché sur une condamnation de l’ex-directeur de cabinet et de certains de ses proches à plusieurs années de servitude pénale dont des biens ont été même saisis par la justice, avant que ladite condamnation soit ensuite levée de la manière que l’on sait.
Loin d’être un rassembleur
Par ailleurs, contrairement à ce qu’il fait croire, le prétendu » pacificateur » est loin d’un rassembleur, si l’on en juge par sa gestion souvent clientéliste de la chose publique. Et cela serait valable même au sein de son propre parti politique. En témoignent la démission fracassante de Totshumany Kisombe de l’UNC et le témoignage que ce dernier fait à ce sujet. Selon ce dernier, » Kamhere a plongé son parti dans la versalite, escroquerie, hypocrisie et non sincérité à l’endroit de Félix-Antoine Tshisekedi et d’autres partenaires politiques de l’Union Sacrée de la Nation « .
Malgré toutes ces casseroles qu’il traîne, l’homme va jusqu’à prétendre qu’il est le candidat du Chef de l’Etat et de l’Union Sacrée pour occuper le perchoir du bureau définitif de la Chambre basse !
Mais, des échos nous parvenus démentent ces allégations. Car, à en croire ces sources, FATSHI n’a jamais donné un avis favorable à propos de la candidature de Vital Kamhere à ce poste. Même son de cloche à l’Union Sacrée où aucune réunion ne s’est tenue pour statuer sur la question.
Eviter des erreurs
Pendant ce temps, des observateurs qui se souviennent encore du fameux procès des 100 jours pensent que FATSHI ne se permettra pas de commettre l’erreur de soutenir la candidature d’un tel personnage à l’Assemblée nationale. Sinon, ce serait une grave erreur.
Même à l’UDPS, Kamhere est loin d’inspirer confiance. Car, s’il prenait le perchoir, cet homme considéré comme très proche de l’ancien Chef de l’Etat, ne pourrait pas s’empêcher de se servir de cette position pour jouer un mauvais rôle au sein du Parlement, à l’instar de ce qu’on avait reproché à Jeannine Mabunda et Alexis Thambwe Mwamba à l’époque de la coalition FCC – CASH de triste mémoire.
Au regard des enjeux du second mandat du Chef de l’Etat, il faut s’interdire de telles erreurs. A ce stade et pour la stabilité des institutions issues des derniers scrutins, seul un partenaire loyal et sincère ferait un bon président de l’Assemblée nationale, afin d’aider le Chef de l’Etat à réaliser les grandes réformes qu’il avait annoncées.