8 mars : les femmes déplacées exposent leur résilience
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Par Marcel Tshishiku
A travers radiookapi.net, des femmes déplacées vivant à Beni, dans le Nord-Kivu, dans l’Est du territoire de la République Démocratique du Congo, ont expliqué, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, leur résilience entendue comme l’aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques. Dans cette optique, ces personnes ont expliqué qu’elles se sont lancées dans de petites activités génératrices de revenu pour subvenir aux besoins de leurs familles et contribuer, tant soit peu, à la stabilité économique de leur communauté d’accueil.
Citée par la radio onusienne, Arielle Kavira est mère de cinq enfants. Il y a trois ans, elle avait fui son village à Djugu, en Ituri, à la suite de l’activisme des groupes armés. Aujourd’hui, avec un capital de 40 000 francs congolais (environ 15 USD), elle vend des légumes au marché Mayangose de Beni pour subvenir aux besoins de sa famille.
» Comme femme déplacée, je vis moyennant de petites activités de commerce. Je vends tout ce que je trouve. Par exemple, j’achète en gros un fagot de sombé (feuilles de manioc) à 1 500 francs congolais que je revends à 2 000 francs pour bénéficier de 500 francs congolais. C’est ce qui m’aide à prendre en charge mes enfants. J’étais arrivée à Beni mains vides. Je suivais mes voisins aux champs et ils me payaient 5 000 francs par jour. Aujourd’hui, j’ai un capital de 40 000 francs congolais. Mon époux n’a pas de travail « , a-t-elle dit.
Cette résilience permet à plusieurs de ces femmes déplacées d’assurer également la scolarité de leurs enfants.
Marie-Jeanne Kavira, 50 ans révolus, avait fui la localité de Lwemba, il y a trois ans. Elle vend des ustensiles de cuisine au marché Kilokwa de Beni. Elle a aussi donné son témoignage.
» J’ai commencé ce travail à mon arrivée à Beni. D’autres femmes m’avaient prêté 30 dollars américains. Grâce à ce petit commerce, je prends en charge ma famille, je scolarise mes enfants et je paye le loyer « , a-t-elle déclaré.
Toutefois, ces femmes déplacées plaident pour le retour de la sécurité dans les régions de Beni et de l’Ituri en proie aux viols, vols, tueries… nourris par l’activisme des groupes armés, pour qu’elles regagnent leurs milieux.