Conflit armé dans l’Est de la RDC : l’ONU redoute une extension régionale du conflit
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Par TSM
» Il est crucial de souligner le risque d’une extension du conflit à l’échelle régionale si les efforts diplomatiques en cours, visant à apaiser les tensions et à trouver des solutions politiques durables au conflit actuel, échouent « , a déclaré, mardi dernier, la Cheffe de la Mission des Nations-Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), Bintou Keita lors d’un exposé par visioconférence, depuis Kinshasa, aux membres du Conseil de sécurité.
Déclaration faite alors que Bintou Keita intervenait sur » la situation profondément inquiétante » autour de Sake et Goma, dans la province du Nord-Kivu, où les hostilités entre le groupe armé M23 soutenu par l’armée rwandaise et les Forces armées congolaises (FARDC) se sont considérablement intensifiées, rapportent les Nations-Unies.
Concernant les initiatives de paix régionales en cours, elle a demandé au Conseil de Sécurité de peser de tout son poids en veillant à ce que toutes les parties puissent respecter le droit international, leurs engagements, et d’œuvrer de manière constructive pour mettre fin à la crise actuelle.
Selon Mme Keita, bien que l’escalade du conflit à Goma et dans ses environs soit une préoccupation majeure, la situation sécuritaire dans d’autres zones du Nord-Kivu, de l’Ituri et du Sud-Kivu suscite également une profonde inquiétude pour la MONUSCO.
Dans la région de l’Ituri, on observe une escalade significative de la violence dans le territoire de Djugu, où la MONUSCO continue d’assurer la protection physique directe de plus de 100.000 personnes déplacées. La cheffe de la MONUSCO dit redouter fortement que la situation en Ituri ne dégénère davantage. Ce qui compromettrait ainsi les progrès réalisés par la Mission onusienne et les autorités provinciales pour soutenir le processus de paix en cours dans la région.
Dans la province du Sud-Kivu où la MONUSCO se prépare à se retirer dans quelques mois, des affrontements ont éclaté entre les milices Twirwaneho et des groupes Maï-Maï dans le sud de Minembwe. Mme Keita a informé qu’elle va se rendre la semaine prochaine à Bukavu et à Uvira pour dialoguer avec les autorités provinciales et les organisations de la société civile, afin d’évaluer la mise en œuvre du désengagement.
Situation humanitaire désastreuse
A en croire la Cheffe de la MONUSCO, la situation humanitaire déjà désastreuse dans le Nord-Kivu est encore aggravée par les combats. Les conditions de vie dans les sites de déplacement extrêmement surpeuplés à Goma et aux alentours sont désespérées, a-t-elle averti, alors que plus de 400.000 personnes déplacées ont désormais trouvé refuge dans la ville, dont 65.000 au cours des deux dernières semaines, provoquant une augmentation spectaculaire des cas de choléra en raison du manque d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement adéquats.
Pendant ce temps, l’accès restreint aux territoires contrôlés par le M23 isole Goma des territoires intérieurs et perturbe la production alimentaire et les chaînes d’approvisionnement. Les prix des produits de base à Goma sont en hausse, augmentant le risque de troubles publics.
Mme Keita a également indiqué que le redéploiement des FARDC au front avec le M23 a exacerbé le vide sécuritaire dans d’autres territoires du Nord-Kivu, notamment à Beni, Lubero et Walikale, et attiré de nouveaux combattants, notamment du Sud-Kivu. Elle se dit profondément préoccupée par les graves violations et atteintes aux droits humains internationaux et au droit international humanitaire commises dans les zones sous le contrôle du M23, où ce mouvement cible les acteurs de la société civile, en particulier les défenseurs des droits humains, et les journalistes.
Pour rappel en décembre, le Conseil de Sécurité de l’ONU a décidé de proroger, pour un an, soit jusqu’au 20 décembre 2024, le mandat de la MONUSCO, tout en décidant d’initier son » retrait progressif, responsable et durable » du pays.