Face à la montée des eaux du fleuve Congo et ses affluents : Kinshasa appelée à mettre en place un système d’alerte précoce
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Par GKM
Solidarité des Femmes sur le Fleuve Congo(SOFFLECO), un mouvement féministe engagé pour la promotion de la justice climatique et socio-économique, ainsi que la sécurité alimentaire, tire la sonnette d’alarme sur la montée inhabituelle du Fleuve Congo et ses affluents.
L’organisation constate que depuis un temps, il s’observe un mouvement inhabituel le long du Fleuve Congo. Les eaux du fleuve et ses affluents ont connu en cette fin d’année une montée soudaine et exceptionnelle qui menace les activités économiques des populations riveraines, en les exposant aux pertes en vie humaines et biens, y compris des maladies d’origine hydrique.
Les observations de SOFFLECO ont connu une confirmation officielle et scientifique la première semaine de ce mois de janvier 2024 avec comme soubassement le communiqué de la Régie des Voies Fluviales (RVF) à ce sujet, indique l’association dans un communiqué. SOFFLECO lance un appel aux autorités publiques et particulièrement le Gouvernement central et les partenaires nationaux et internationaux à prendre toutes les dispositions qui s’imposent afin de protéger la population riveraine et leurs biens, particulièrement les femmes et les enfants qui sont, pour la plupart, les premières victimes des inondations et des catastrophes liées aux effets du Changement Climatique.
Mettre en place un système d’alerte précoce
Il y a nécessité que le Gouvernement mette en place un système d’alerte précoce pour protéger les populations les plus vulnérables le long du fleuve et ses affluents. Pour SOFFLECO, les conséquences qu’engendrent des inondations sont déjà à la base de destruction des champs le long du fleuve et la pénurie alimentaire ne fait que s’accentuer.
Cette évolution inaccoutumée du niveau d’eau du fleuve Congo en appel à l’alerte maximale, préconise ce mouvement féministe. Il s’agit de la crue la plus importante en soixante ans, selon la Régie des voies fluviales (RVF) depuis 1961, au niveau du port de Kinshasa. Le fleuve Congo était monté alors à 6m26 au-dessus du niveau moyen de la mer comparativement au niveau actuel qui atteint déjà 6m05 à ce jour. « Nous indiquons ici que presque toute la rade portuaire de Kinshasa est sous l’eau, selon la direction technique de la Régie des voies fluviales, et le phénomène touche tout le pays.
A Kisangani, le fleuve Congo a atteint huit mètres. Après Kinshasa, la province de Mongala, de l’Ituri et de l’Équateur sont également touchées par ces inondations. À Mbandaka et à Bandundu, les échelles des ports sont submergées. Cette montée du niveau du fleuve est due à des pluies exceptionnelles ces derniers mois», a expliqué un responsable de la Régie des voies fluviales. D’où cette crue, et celle des affluents, concerne tout le pays.
SOFFLECO regrette de remarquer que les populations riveraines en milieu rural et péri-urbain, vivant dans une précarité totale. Elle se rappelle de l’effroyable bilan de la fin d’année 2023, où les pluies diluviennes et la montée des eaux du fleuve Congo à Kinshasa avaient fait au moins 120 morts.
« Si les précipitations sont plus courtes, elles deviennent néanmoins plus intenses. Le réchauffement climatique a rendu les couches plus dures et imperméables, ce qui empêche l’absorption de l’eau par la terre et accentue le ruissellement. À cela s’ajoutent les effets négatifs de la déforestation qui favorise les inondations et freine également l’infiltration de l’eau dans le sol. De nos descentes sur terrain à l’Équateur et à Kinshasa, et des informations recueillies auprès de nos points focaux provinciaux nous avons constaté que la population est délaissée dans un état de désolation », a noté SOFFLECO.
À Mbandaka, dans la province de l’Équateur, SOFFLECO signale que les inondations, résultant des pluies incessantes, ont plongé les quartiers d’Ekundé, Basoko, Bongodjo et le territoire de Bikoro dans une situation critique. Les conséquences désastreuses de ces inondations sont particulièrement visibles avec plus de 100 familles se retrouvant sans abri, leurs maisons ayant été emportées par les eaux déchaînées. Ces familles endurent des conditions de vie précaires et inacceptables, dépourvues de tout moyen pour subvenir à leurs besoins fondamentaux, déplore le mouvement féministe qui signale que plusieurs activités commerciales ont été englouties, et le bon fonctionnement de certains ports a été sérieusement compromis.
Dans le cadre de la Justice Climatique, l’organisation invite les partenaires internationaux à apporter l’assistance nécessaire aux communautés riveraines et aux peuples autochtones habitant le long du fleuve Congo, a plaidé Becky Mbwase, coordonnatrice nationale de SOFFLECO.