La RDC parmi les 11 pays les plus touchés par le paludisme dans le monde
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Par N.T.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de publier son rapport annuel 2023 sur le paludisme ou la malaria. Selon ce document, dans les 11 pays les plus touchés par le paludisme, les taux de nouvelles infections et de décès se sont stabilisés après avoir grimpé durant la première année de la pandémie de Covid-19. Ces États, soutenus par l’approche de l’OMS » D’une charge élevée à un fort impact « , ont enregistré 167 millions de cas de paludisme et 426 000 décès en 2022 selon les estimations. Au regard des tendances actuelles, les progrès vers les étapes cruciales de la stratégie mondiale antipaludique de l’OMS pour 2025 sont très loin d’être en bonne voie.
Au travers de l’approche » D’une charge élevée à un fort impact » établie en 2018 par l’OMS et le Partenariat RBM (Faire reculer le paludisme) pour en finir avec le paludisme, les pays les plus durement touchés par la maladie vont au-devant des populations les plus exposées grâce à des ensembles d’interventions sur mesure et fondées sur des données locales et sur une contextualisation de la maladie. Les 11 premiers pays qui ont adhéré à cette approche sont le Burkina Faso, le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Ghana, l’Inde, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, l’Ouganda et la République-Unie de Tanzanie. Un 12ᵉ pays, le Soudan, les a rejoints en 2022.
Le changement climatique influe sur l’augmentation du nombre de cas de paludisme
Selon le rapport de l’OMS, on estime qu’en 2022, il y a eu 249 millions de cas de paludisme dans le monde, soit 16 millions de plus que les 233 millions enregistrés avant la pandémie de Covid-19, en 2019. Outre les perturbations causées par la COVID-19, la riposte mondiale au paludisme s’est heurtée à un nombre croissant de menaces, comme la résistance aux médicaments et aux insecticides, les crises humanitaires, le manque de moyens, les répercussions du changement climatique et les retards pris dans la mise en œuvre des programmes, en particulier dans les pays où la charge de morbidité est élevée.
Les phénomènes météorologiques extrêmes, à l’image des vagues de chaleur et des inondations, peuvent aussi avoir une incidence directe sur la transmission et la charge de morbidité. Les inondations catastrophiques qu’a connues le Pakistan en 2022, par exemple, ont multiplié par cinq le nombre de cas de paludisme dans le pays.
Selon le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, » le changement climatique fait peser un risque majeur sur les progrès de la lutte contre le paludisme, en particulier dans les régions vulnérables. Il faut, plus que jamais, riposter au paludisme de façon pérenne et résiliente et associer à cette action des mesures urgentes visant à ralentir le rythme du réchauffement climatique et en atténuer les effets « .
La pandémie de Covid-19 a bouleversé les services de lutte contre le paludisme, ce qui a provoqué une hausse des taux d’incidence et de mortalité et a enlisé encore plus la lutte contre la maladie, dont les progrès étaient déjà au point mort. À l’échelle mondiale, on a relevé cinq millions de cas de paludisme de plus en 2022 que l’année précédente, une augmentation qui touche principalement cinq pays. C’est au Pakistan qu’elle a été la plus prononcée.
Ce pays a enregistré environ 2,6 millions de cas en 2022 contre 500 000 en 2021. Des hausses importantes ont également été observées en Éthiopie, au Nigeria, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Ouganda. Le rapport fait aussi état de réalisations telles que le déploiement progressif du premier vaccin antipaludique recommandé par l’OMS, le RTS,S/AS01, dans trois pays africains. En octobre 2023, l’agence spécialisée onusienne a recommandé un deuxième vaccin antipaludique sans danger et efficace, le R21/Matrix-M.
La disponibilité de deux vaccins contre le paludisme devrait renforcer l’approvisionnement et permettre un déploiement à grande échelle dans toute l’Afrique. Ces vaccins sont destinés aux enfants de moins de 5 ans.