Par GKM

Le 1er novembre 1980 est une date historique pour le parti présidentiel en RDC, l’Union pour la démocratie et le Progrès Social (UDPS. Ce jour là, Joseph Ngalula Pandanjila, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Makanda Mpinga Shambuyi, Kapita Shabani, Kyungu wa Kumwanza, Lumbu Maloba, Kanana Tshiongo, Lusanga Ngiele, Kasala Kalamba, Biringanine Mugaruka, Dia Onken Ambel, Ngoyi Mukendi et Mbombo Lona, 13 parlementaires décidèrent d’écrire une lettre ouverte au président Mobutu. dite lettre de 52 pages.

Il s’agissait de la toute première lettre de protestation non violente depuis l’arrivée au pouvoir de Président Mobutu en 1965.

Sous la forme d’une analyse critique, rigoureuse et globale de l’ensemble du système politique du dictateur Mobutu, mais aussi la toute première remise en cause de son régime, cette lettre de 13 parlementaires avait bougé les lignes. Surtout que les signataires dénonçaient les dérives autoritaires du régime Mobutu avec la répression sanglante des créateurs artisanaux à Katekelayi, au Kasaï oriental…..

Pour les 13 parlementaires, il était grand temps que le pays évolue vers un Etat de droit souverain, démocratique, pluraliste, moderne et prospère. La lettre se terminait ainsi par 10 propositions invitant le président Mobutu à démocratiser le système politique, conformément aux aspirations profondes et légitimes du peuple.

Lorsque le président Mobutu a pris connaissance de la lettre, il lança une campagne de répression, renvoyant certains des 13 parlementaires dans leur village d’origine. Le cas de feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba qui était relégué dans son village natal à Mupompa, dans le territoire de Kabeya -Kamwanga.

D’autres ont enduré l’emprisonnement, des traitements cruels, inhumains et dégradants, la torture, la déportation et la perte de leurs droits civils, politiques et sociaux. En 1982, bénéficiant d’une grâce présidentielle, les 13 parlementaires se réunirent et décidèrent de former leur propre groupe politique qui devient ainsi le premier parti politique de l’opposition au Zaïre dénommé l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).

À partir de cette prise de conscience courageuse, certains Zaïrois ont commencé à quitter le Parti-État Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) et à rejoignirent les 13 députés dans la clandestinité contre le régime de Mobutu. Un modèle de courage qui résiste à l’usure du temps et que les Congolais d’aujourd’hui continuent à saluer. 12 des 13 célèbres parlementaires auxquels s’était joint Kibassa lors de la sortie officielle de l’UDPS, premier parti d’opposition de la RDC.