Elections : un front commun de l’opposition contre Tshisekedi semble incertain
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L’élection présidentielle en République Démocratique du Congo est à un seul tour depuis 2011. Le Chef de l’Etat de l’époque, Joseph Kabila Kabange, qui avait été élu en 2006, lors d’un scrutin présidentiel à deux tours, avait utilisé les députés et les sénateurs de sa » majorité » pour modifier la Constitution et la loi électorale. L’élection présidentielle avait été fixée à un seul tour.
Le 20 décembre 2023, le Président sortant de la RD Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, candidat à sa succession, fera face à 25 autres candidats. Jusqu’ici, les opposants au régime de Tshisekedi vont à cette élection présidentielle en ordre dispersé, malgré une certaine unité de façade qu’ils affichent. Certains parmi eux ont promis de se concerter pour dégager un candidat commun de l’opposition au profit duquel les autres candidats devront se retirer.
Le nombre élevé des candidats de l’opposition et la dispersion de leurs voix au prochain scrutin présidentiel pourraient profiter au Président sortant. Les prises de positions communes de principaux candidats de l’opposition sur l’évolution du processus électoral en cours laissent croire à un front commun de l’opposition qui serait en gestation.
Mais il y a des obstacles à la constitution de ce front commun. Un des obstacles à l’unité de l’opposition est l’égo de certains de ces leaders qui n’accepteront pas de se retirer au profit d’un autre. Martin Fayulu Madidi acceptera-t-il de retirer de sa candidature au profit de celle de Moïse Katumbi Chapwe? Ou le leader d’Ensemble pour la République peut-il se retirer en faveur du gynécologue et prix Nobel de la paix, Denis Mukwege ? Rien n’est sûr. Fayulu avait cru fermement que les autres leaders de l’opposition allaient adhérer à sa logique de boycott du processus électoral. Enfin, Il s’est cru trahi et s’est retrouvé isolé sur cette voie du boycott, allant jusqu’à priver les candidats députés nationaux et députés provinciaux de son parti d’une participation aux législatives nationales et provinciales.
Lorsqu’il s’est rendu compte qu’il risquait de disparaître totalement de la scène politique congolaise, il est allé déposer sa candidature à la présidentielle, trahissant ainsi les potentiels candidats à la députation nationale et à la députation provinciale du parti Ecidé (Engagement citoyen pour le développement). Même s’il est conscient qu’il n’a pas la moindre chance de remporter le prochain scrutin présidentiel, il est très peu probable qu’un tel homme accepte de désister en faveur d’un autre. Six leaders de l’opposition candidats à la présidentielle ont tiré à boulets rouge mardi à Kinshasa sur la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante).
Il s’agit de Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Denis Mukwege, Seth Kikuni, Marie Josée Ifoku Mputa Mpunga et Franck Diongo Shamba. Ils ont, dans une prise de position commune, exprimé leurs préoccupations concernant le processus électoral. Ils ont soulevé ce qu’ils considèrent comme anomalies et ont appelé à une réunion urgente entre la Commission électorale nationale indépendante et l’ensemble des candidats afin de parvenir à un consensus essentiel pour assurer des élections pacifiques.
Parmi leurs exigences, il y a l’affichage des listes électorales dans chaque bureau de vote, conformément à la loi électorale. Jusqu’à présent, la CENI n’a affiché ces listes que dans quelques antennes, principalement à Kinshasa.