Greenpeace donne une note négative au sommet des Trois bassins
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Par GKM
Greenpeace estime que la déclaration du sommet de Brazzaville représente un pas important vers la définition de cette gouvernance alternative, bien qu’il n’a pas introduit d’actions concrètes pour la protection et la restauration de la biodiversité, ni pour les droits des peuples indigènes et des autres communautés traditionnelles vivant dans ces régions.
Selon Victorine Che Thoener, Chargée de Campagne Forêts chez Greenpeace International et cheffe de la délégation de Greenpeace à Brazzaville, « Il y a tellement de potentiel inexploité pour une plus forte collaboration Sud-Sud dans l’élaboration et la mise en œuvre de l’agenda politique mondial en matière de climat et de biodiversité. Les pays des trois bassins doivent assumer un rôle politique de premier plan, en veillant à ce que l’initiative des trois bassins se renforce et, au-delà du sommet, à ce que des accords concrets soient conclus et mis en œuvre sur le terrain.
Pour Romulo Batista, Chargé de Campagne à Greenpeace Brésil, les peuples autochtones et les populations traditionnelles sont, depuis des générations, les principaux protecteurs de ces écosystèmes vitaux pour l’humanité. Pour un avenir juste, propre et durable, nous devons dépasser le modèle économique extractiviste destructeur et passer à un modèle où les peuples autochtones et les communautés traditionnelles sont non seulement invités à participer à des forums multilatéraux tels que le Sommet des trois bassins, mais où leurs connaissances et leur leadership sont des éléments clés de la prise de décision. »
De son côté Irène Wabiwa, responsable du projet international pour le Bassin du Congo à Greenpeace Afrique, regrette que les marchés du carbone aient été plébiscités comme la solution pour réduire les émissions et restaurer les forêts. En réalité, d’après Wabiwa, les marchés du carbone ne font que fournir une assurance vie aux entreprises très polluantes pour qu’elles maintiennent leurs pratiques néfastes, leurs profits et leur influence sur les politiques relatives au climat et à la biodiversité.
A en croire Arie Rompas, Chargé de Campagne sur les Forêts à Greenpeace Indonésie : » Pour protéger et restaurer les forêts, nous devons protéger les droits des peuples autochtones et des autres communautés en première ligne des conséquences du changement climatique en soutenant des approches fondées sur les droits, en finançant par exemple des initiatives comme la gestion communautaire des forêts ». Greenpeace Indonésie regrette l’absence du gouvernement indonésien au Sommet, et déplore que les voix et le rôle des peuples autochtones et des autres communautés traditionnelles n’aient pas été suffisamment entendus et reconnus lors du sommet.