Editeur du quotidien kinois Forum des As : le journaliste José Nawej tire sa révérence
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Par YHR
José Nawej-a-Mundiang, Editeur du quotidien kinois Forum des As, est mort soudainement le samedi 28 octobre. La disparition de ce journaliste chevronné a créé une onde de choc, tant au sein de sa rédaction qu’au sein de la communauté de la presse en République Démocratique du Congo. D’après certains témoignages, Nawej était le » poumon » de la rédaction de cette publication rd congolaise, au point que le propriétaire de ce journal, Bongo Bovery, résidant à l’étranger, lui a pratiquement laissé les clés du journal.
« Poumon » de la rédaction
Réputé perfectionniste, l’homme était connu pour son dévouement sans faille à la profession. C’est d’ailleurs que vers 20 heures, une violente crise a terrassé José Nawej, le conduisant en urgence au Centre médical de Kinshasa. Une heure plus tard, le journaliste rendait son dernier souffle. Sa mort a laissé ses collègues en état de choc.
José Nawej était une figure respectée dans le monde de la presse en République Démocratique du Congo, suite à sa rigueur et sa vaste culture politique. Il était un éditorialiste talentueux, aussi à l’aise dans les colonnes de son journal que sur les plateaux de télévision. Nawej lisait son journal de la première à la dernière ligne, avant de l’envoyer à l’impression. Ses journées étaient longues, se terminant souvent tard dans la soirée.
Brusque décès
Son dernier éditorial, publié dans son journal, reflète son indépendance d’esprit, tout comme la profondeur de ses analyses. Il écrivait : « On ne peut pas dire que certaines démarches, comme par exemple, le très médiatisé emprisonnement du journaliste Stanis Bujakera, ou encore le regain du discours identitaire à des fins politiques, plaident en faveur du pouvoir en place. » Dans cet éditorial, il analysait la fin du quinquennat de Félix Tshisekedi et les relations de l’actuel gouvernement avec les États-Unis.
Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et des Médias, a rendu hommage à José Nawej, soulignant sa contribution exceptionnelle à la presse congolaise. » Il avait avec lui l’expérience, sa plume toujours tranchante, ses éditos reliant le passé au présent dévoilaient son immense connaissance des méandres de notre classe politique. La pertinence de ses analyses faisait de lui l’un de nos plus éminents historiens du présent, mais aussi de 30 dernières années, voire même bien avant. «
Muyaya a également partagé ses souvenirs personnels de Nawej en disant : » Nous nous appelions affectueusement Muyomba ou oncle en swahili. Lui, ne manquait jamais d’inspiration, et l’équidistance entre sa propre opinion et les faits, indispensable à son métier, était sa mesure. «
Très respecté dans la profession
La disparition de José Nawej est une perte incommensurable pour sa famille, la communauté ruund, la presse et le pays tout entier. Les mots ne pourront jamais rendre pleinement hommage à l’héritage qu’il laisse derrière lui. Comme le souligne Patrick Muyaya : » Y avait encore tellement à faire, mais hélas ! Va en paix Muyomba José Nawej. » La presse congolaise perd l’une de ses plumes les plus éminentes et respectées.