Par GKM

« Très souvent, dans le combat que nous menons, nous sommes perçus comme étant agressifs, alors que ce n’est pas du tout notre objectif. Nous cherchons donc des champions, des leaders traditionnels, religieux ou d’opinion, qui puissent accompagner le combat des femmes pour véritablement avoir l’impulsion que nous recherchons », telle est la déclaration faite jeudi 19 octobre par la cheffe de la MONUSCO en RDC, Mme Bintou Keita, lors d’une journée de sensibilisation organisée à l’intention d’une centaine de femmes candidates aux prochaines élections, pour le compte de la société civile et des organisations des droits humains.

Dans le même ordre d’idées, Bintou Keita a rappelé que la résolution 1325 de l’ONU encourage la participation des femmes à la gestion de la chose publique ainsi qu’à la recherche des solutions pour la paix et la sécurité.

C’est dans ce cadre que la mission onusienne en RDC a réuni ces femmes autour de cette thématique avec pour objectif d’offrir un espace aux femmes candidates pour l’élaboration et la validation de messages en vue, non seulement de renforcer leur participation et d’encourager le vote en faveur des femmes aux élections du 20 décembre 2023, mais aussi de leur rappeler l’importance de la démocratie et de la participation équitable des femmes à la vie politique.

Booster la dynamique féminine

Marie-France, jeune femme de 28 ans, candidate suppléante, a exprimé, pour sa part, sa joie de participer à cette réunion.
« Je suis heureuse d’avoir pris part à cette activité car, en tant que femme candidate et femme atteinte d’albinisme, c’est aussi un moyen pour nous de nous exprimer à travers ces messages clés que nous avons appris à formuler, et qui vont inspirer la communauté à nous faire confiance », a déclaré Marie -France.

La RDC en étant à sa quatrième expérience électorale, les femmes restent déterminées à utiliser leur talent et leur potentiel pour faire entendre leur voix en faveur des communautés.

Et de conclure : « Formuler des messages, c’est bien, mais il faut monter des stratégies de communication qui vont faire en sorte que nous soyons élues. Je sensibilise les femmes à se connaître elles-mêmes, car si nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, il est difficile de connaître les autres ».
En ce qui la concerne, Maître Dei, une autre participante, qui travaille avec des femmes dans la lutte contre les violences basées sur le genre, considère cette activité comme une excellente opportunité, afin de permettre aux femmes de développer de nouvelles compétences et de renforcer leur confiance en elles.

« Les femmes pourront établir des liens solides avec d’autres femmes partageant les mêmes objectifs et aspirations », affirme-t-elle, ajoutant que cette activité offre aux femmes l’occasion de se faire remarquer et de faire valoir leurs idées et leurs talents et, surtout, constitue un tremplin pour atteindre leur plein potentiel et réaliser leurs rêves.

Pour un partenariat hommes-femmes

« Depuis longtemps, les femmes luttent pour l’égalité des sexes et la reconnaissance de leurs droits. Cependant, cette lutte ne peut être menée efficacement sans le soutien des hommes. Le partenariat avec les hommes est donc essentiel pour atteindre une société plus juste et équitable », a fait savoir Mme Bintou Keita.

Lors de son discours, Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, a mis l’accent sur la collaboration entre femmes et hommes et sur le fait de les considérer comme des alliés.

« Nous cherchons donc des champions, des leaders traditionnels, religieux ou d’opinion, qui puissent accompagner le combat des femmes », a déclaré Mme Bintou Keita, rappelant que la finalité est d’avoir un Gouvernement qui s’inscrit dans l’esprit de la Constitution et dans lequel les hommes et les femmes participent à la gouvernance de la nation et de la société.

« Je vous souhaite tout le meilleur, toute la combativité positive, ainsi qu’un environnement serein et apaisé pour que vous soyez élues et que l’on puisse vous dire bravo à la fin, a-t-elle martelé.