Lutte contre les atteintes aux droits humains : l’OMS et le HCDH pour l’amélioration des lois liées à la santé mentale
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Par Tantia Sakata
Dans le but d’améliorer les lois visant à lutter contre les atteintes aux droits humains dans les soins de santé mentale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Haut-commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme (HCDH) ont publié de nouvelles orientations.
Selon un communiqué de presse de l’OMS, la nouvelle publication conjointe de ces deux agences des Nations Unies est axée sur la santé mentale, les droits humains et la législation.
Cette publication propose également des orientations, avant de décrier les pratiques abusives en la matière. Il est question d’aider les pays à réformer leur législation afin de mettre fin aux atteintes aux droits humains et d’améliorer l’accès à des soins de santé mentale de qualité.
» Les atteintes aux droits humains et les pratiques coercitives dans les soins de santé mentale soutenues par la législation et les politiques existantes sont encore beaucoup trop courantes. L’hospitalisation et le traitement sans consentement, les conditions de vie insalubres et les violences physiques et la maltraitance psychologique caractérisent de nombreux services de santé mentale à travers le monde « , mentionne le communiqué de presse.
Pour sa part, le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a signifié que la santé mentale fait partie intégrante et représente une composante essentielle du droit à la santé.
» Ces nouvelles orientations aideront les pays à apporter les changements nécessaires pour fournir des soins de santé mentale de qualité qui aident la personne à guérir et respectent sa dignité, en donnant aux personnes atteintes de troubles de la santé mentale et de handicaps psychosociaux les moyens de mener une vie épanouissante et en bonne santé au sein de leurs communautés « , a-t-il ajouté.
Transformation des services de santé mentale
En ce qui concerne le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, leur ambition est de transformer les services de santé mentale, non seulement dans leur portée, mais aussi pour ce qui est de leurs valeurs sous-jacentes, afin qu’ils répondent vraiment aux besoins et respectent la dignité de la personne.
» Cette publication propose des orientations sur la manière dont une approche fondée sur les droits peut soutenir la transformation nécessaire dans les systèmes de santé mentale « , a-t-il souligné.
Dans cette nouvelle publication, les auteurs ont notamment mis l’accent sur la promotion des soins de santé mentale communautaires. » Car, affirment-ils, les données montrent que les services de soins communautaires sont plus accessibles financièrement, rationnelles et efficaces que les modèles institutionnels des soins de santé mentale. Cependant, la majorité des dépenses publiques consacrées à la santé mentale est allouée aux hôpitaux psychiatriques (43 % dans les pays à revenu élevé) « .
Adapter la loi
Les orientations de l’OMS et du HCDH ont préconisé aux pays d’adopter une législation visant à remplacer progressivement les établissements psychiatriques par des systèmes de soutien communautaire et des services intégrés inclusifs, dont l’aide au revenu et au logement, ainsi que les réseaux de soutien par les pairs.
Reconnaissant que la santé mentale ne relève pas de la seule responsabilité du secteur des soins de santé, les nouvelles orientations s’adressent à tous les législateurs et décideurs jouant un rôle dans la rédaction, la modification et la mise en œuvre de la législation ayant une incidence sur la santé mentale, telle que les lois luttant contre la pauvreté, les inégalités et la discrimination.
Ces orientations ont recommandé aux pays d’adapter la loi par rapport à leur situation spécifique (contexte national, langues, sensibilités culturelles, systèmes juridiques, etc.), sans compromettre les normes relatives aux droits humains.
Pour rappel, la Journée mondiale de la santé mentale sera célébrée aujourd’hui le 10 octobre, sous le thème: » la santé mentale est un droit humain universel « .