19, 20, 21 août 1998 : 25 ans depuis que les Kinois ont capturé des agresseurs rwandais
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Par LM
Cela fait exactement 25 ans que les ex alliés de M’zée Laurent-Désiré Kabila avaient attaqué la ville de Kinshasa, soit les 19, 20 et 21 août 1998.
Contre toute attente, des Kinois ont pris le devant, aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo, pour défendre la capitale contre les agresseurs rwandais et ougandais.
« To zangi mayi solo… To zangi mwinda solo… Likolo ya ba niangalakata… » (Nous avons manqué d’eau et du courant à cause de ces insensés…), un morceau chanté par Wendo Kolosoï dans la chanson « To kufa po na Congo », resté gravé dans la mémoire de tous les Congolais qui ont vécu cet événement. Car, avant d’arriver à Kinshasa, l’agresseur était passé par la province du Kongo-Central et a coupé le courant à partir de la centrale hydroélectrique d’Inga, privant ainsi la ville de Kinshasa de l’électricité pendant plusieurs jours.
En effet, le 27 juillet 1997, le président de la République démocratique du Congo, Laurent-Désiré Kabila, annonce qu’il met fin à la présence des militaires rwandais « qui nous ont assistés pendant la période de libération de notre pays ». Cette décision de renvoi provoque l’intervention, dans le pays, de l’armée rwandaise.
Dès le 4 août 1998, les Rwandais procèdent à une audacieuse opération aéroportée sur le Kongo-Central. Une invasion dont l’objectif principal est de prendre à revers Kinshasa.
Cette action semblait être couronnée de succès quand, le 22 août, l’entrée en scène de l’Angola aux côtés des forces gouvernementales, a changé les donnes dans l’ex Bas-Congo, cette région qui jouxte, à l’Ouest, la capitale.
En retraite, ces agresseurs pénètrent alors dans Kinshasa.
Les troupes ou bandes rebelles qui, à partir du 21 août, envahissent les communes populaires de N’djili et Masina, la zone dite « rouge », à l’Est de la capitale, sont composées essentiellement des éléments rwandais et ougandais, secondées de quelques Congolais ex Faz et DSP du maréchal Mobutu, chassé une année et trois mois plus tôt, soit le 17 mai 1997.
Selon des témoignages, ces ex-FAZ embarqués dans la besogne rwando-ougandaise ne reconnaissaient nullement Z’Ahidi Ngoma, Bizima Karaha, Deogratias Bugera, ni d’autres leaders du mouvement rebelle, le Rassemblement des Congolais démocrates (RCD), créé au Kivu dans l’ombre des envahisseurs rwandais. À la question de savoir qui ils étaient, les assaillants répondaient : « Nous sommes des soldats de Mobutu et nous sommes venus chasser les Kadogo (les jeunes soldats de l’armée de Kabila).
La déroute des envahisseurs sera acquise en quelques jours. Ils n’ont pas réussi à s’emparer de l’aéroport défendu par les forces zimbabwéennes dont des contingents étaient à Kinshasa depuis le 20 Août. Avec l’appui, en particulier aérien (des Mig angolais), de leurs alliés et avec l’aide de la population, les Forces armées congolaises ont reconquis les quartiers occupés par les rebelles.
Le comportement de la population kinoise a étonné l’opinion tant nationale qu’internationale. Dès les débuts de la rébellion/invasion, cette population a pris nettement parti contre ce qu’elle a perçu comme une agression du pays et non comme une entreprise de libération.
Dans le contexte de la bataille de Kinshasa, des appels à la guerre populaire ont été lancés par le président Kabila et par le vice-ministre de l’Intérieur, Faustin Munene. Ce dernier a affirmé que 20 000 jeunes ont été enregistrés pour l’autodéfense populaire et a fixé comme objectif la distribution d’armes à pas moins de 10 millions de volontaires ! Déjà le 7 août, au tout début de la guerre, un communiqué diffusé par la radio nationale avait invité les volontaires à rejoindre les rangs des forces armées. Ces appels à la mobilisation patriotique ont produit des effets visibles dans le déroulement de la bataille de Kinshasa.
En récompense, M’zée Laurent-Désiré Kabila a construit le Marché de la Liberté pour les Kinois, particulièrement la population de Tshangu, pour avoir valablement défendu la capitale dès l’entrée de l’ennemi. Il a également macadamisé la route Bktf et offert six mois de gratuité d’eau et d’électricité.