Pour célébrer leurs 25 ans d’épiscopat, Jubilé d’argent: les Évêques émérites Stanislas Lukumwena et Léonard Kasanda à l’honneur!
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Une messe solennelle sera dite, le samedi 26 août, à la paroisse Notre-Dame de Fatima, à Kinshasa
Par Thony Kambila
Pour avoir servi le Seigneur pendant 25 ans dans la vie épiscopale, nosseigneurs Stanislas Lukumwena Lumbala et Léonard Kasanda Lumembu, respectivement Evêques émérites du diocèse de Kole (dans la province du Sankuru) et du Diocèse de Luiza (dans le Kasaï Central), vont célébrer leur Jubilé d’argent (soit 25 ans d’épiscopat, le samedi 26 août 2023, à Kinshasa.
Les festivités marquant cet événement seront organisées à la paroisse Notre-Dame de Fatima située, dans la commune de la Gombe, où une messe solennelle d’action de grâce sera dite.
Répondant aux questions des rédactions de Canal Numérique Télévision(CNTV) et du Quotidien La Tempête des Tropiques, les deux prélats catholiques ont indiqué que c’est par la grâce de Dieu qu’ils sont devenus ce qu’ils sont, en commençant par la vie sacerdotale puis épiscopale. Ils s’appuient sur les paroles de Saint Paul qui dit qu’on ne le devient pas soit même, il faut être appelé.
Qui est Stanislas Lukumwena ?
Né le 24 juillet 1949 à Tshikapa où il a commencé ses études primaires. Le jeune Stanislas Lukumwena Lumbala quitte Tshikapa pour Mbuji-Mayi où il a fait ses études secondaires avant d’entrer chez les missionnaires franciscains. Il va être admis au grand séminaire de Kabwe, à Mbuji-Mayi, pour des études de philosophie, et à Malole, à Kananga, pour devenir prêtre.
Sans avoir terminé la théologie, il fut envoyé en Côte d’Ivoire pour le baccalauréat en théologie de l’Institut catholique de Paris. Il ira ensuite à l’Université des Franciscains, à Rome, où il a fait le doctorat en théologie avec spécialisation en spiritualité. Il a en même temps fait des études de psychologie de profondeur et de bibliothéconomie au Vatican.
Après son ordination comme prêtre, le père Stanislas Lukumwena revient au pays, précisément à Mbuji-Mayi, comme Supérieur régional. Il sera ensuite nommé Secrétaire Général de toutes les congrégations qui sont au Congo. C’est à ce titre qu’il a participé à la Conférence Nationale Souveraine, avant de devenir le provincial des pères franciscains du Congo démocratique. Quatre ans après et à 48 ans, le Père Stanislas Lukumwena est nommé Evêque de Kole, diocèse suffragant du siège métropolitain de Kananga (Kasai, par le Pape Jean Paul II.
Concernant ses 25 ans d’épiscopat, Mgr Stanislas Lukumwena affirme qu’il a toujours mis tout entre les mains de Dieu. «Je suis heureux non pas parce que je suis saint, mais plutôt parce que Dieu l’a voulu et a cheminé avec moi pendant plusieurs années. Ce que je vais célébrer, c’est que Dieu a été le plus fort, il m’avait séduit alors que j’étais jeune, je me suis laissé séduire et puis je suis devenu ce que je suis. J’ai eu beaucoup de joie et j’ai eu aussi beaucoup de peine, mais c’est la joie qui l’emporte sur les difficultés. Et je suis fier de cela parce que j’ai apporté un peu quelque chose à ma population, cette population qui m’a beaucoup aidé », a-t-il laissé entendre. Selon lui, la vie sacerdotale est un appel, parce que ses parents voulaient faire de lui un médecin ou ingénieur. Mais, à la fin de ses études, Dieu en a décidé autrement, si bien qu’au lieu de devenir ce que ses parents voulaient, il est devenu médecin des âmes et se réjouit pour cela.
De son parcours, l’Evêque Stanislas Lukumwena dit encore : « Arrivé à Kole où j’étais nommé évêque, j’ai beaucoup appris parce que j’ai trouvé des gens qui avaient besoin de moi, et moi aussi j’avais besoin d’eux, et j’ai fait ce que je pouvais faire. Ce n’était pas facile, parce que Kole était enclavé ; et le développement était loin d’être au rendez-vous. C’est la raison pour laquelle j’ai fait quand même beaucoup de choses pour le bien de la population, entre autres, les pharmacies diocésaines, les centres de santé(22), l’Institut Supérieur Pédagogique de Kole pour former des gens sur place ».
Pour le prélat, tout n’était pas facile car pour se rendre dans certains coins du diocèse, il fallait se déplacer en pirogue ou sur une moto. Tous ces efforts ont été remis en cause à l’entrée de l’AFDL où tout a été pillé. Mgr Stanislas Lukumwena a été également fondateur de l’Institut de spiritualité africaine.
Malgré qu’il a pris sa retraite, le prélat n’a pas de repos. « Je suis toujours prêt à servir et attaché à faire quelque chose, parce que le repos c’est quand on sera dans la tombe. Je me suis toujours considéré comme un serviteur inutile. Et ce que je pouvais faire, je l’ai fait selon mes possibilités, selon mes moyens, je ne peux pas regretter parce que je n’ai pas fait ceci ou cela », a-t-il conclu.
Le parcours de Mgr Léonard Kasanda
Fils d’un ouvrier de la MIBA, le jeune Léonard Kasanda sentit le désir de servir le Seigneur comme prêtre. Après avoir terminé l’école normale de Tshilomba(Mbuji-Mayi), le jeune Kasanda Léonard fût admis au petit séminaire où il acheva sa formation en 1957. Lui qui croyait devenir prêtre diocésain ou abbé, il eut une petite lumière qui lui disait d’entrer chez les Pères de Scheut. Il s’y présenta et fut accueilli pour faire son noviciat. Après trois années de philosophie à Katoka, dans le Kasaï central, il se rendit en Europe pour faire la théologie. Il sera ordonné prêtre le 02 août 1964.
Après les cours de théologie, le supérieur l’envoya à Rome, à l’Université grégorienne, pour faire une licence en philosophie. Il fréquenta aussi l’Université catholique de Paris. Doctorant et chercheur africaniste, le père Léonard Kasanda revint au pays et fut nommé professeur de philosophie au grand séminaire à Kabwe, au Kasaï oriental.
Après avoir occupé plusieurs fonctions, le père Léonard Kasanda fut ensuite nommé Evêque du diocèse de Luiza, au Kasaï Central, en remplacement de Mgr Godefroid Mukeng A Kalond
Selon l’Evêque émerite de Luiza Léonard Kasanda, sa nomination il la doit à Dieu. Et il cite St Paul qui dit qu’on ne le devient pas soit même, il faut être appelé. Et de poursuivre : « il y a parfois aussi la qualité de la réponse à l’appel de Dieu qu’il vous a adressé ». Pour lui, c’est peut -être à partir d’une certaine fidélité que le Seigneur porte son regard sur un tel ou un tel autre, mais dans ce domaine-là, Dieu est Souverain.
« C’est ainsi que quand la nomination arrive, on a peur et on se dit que celui qui m’appelle sera là avec moi et me guidera. Je ne regrette rien sur ce que peut-être je voulais faire et que je ne l’ai pas fait, parce qu’il n’y a personne qui peut dire qu’il va répondre parfaitement de A à z. Je préfère me réjouir de ce que j’ai pu faire ; et d’autres feront ce qui est resté », ajoute-t-il encore.
Comme conseils aux jeunes, Mgr Léonard Kasanda les invite à apprendre toujours, et à s’abandonner totalement entre les mains du Seigneur. « Vous voulez entrer dans la vie consacrée, vous voulez devenir prêtre, vous désirez peut-être devenir évêque un jour, une seule condition : s’abandonner totalement entre les mains du Seigneur », conclut-il.
Evêque, successeur des apôtres
Il sied de rappeler que l’évêque au sein de l’Église catholique est considéré comme successeur des apôtres. Et à ce titre, il est Docteur de la foi, chargé de l’enseigner et de la transmettre avec fidélité. Il exerce ses fonctions spirituelles au sein d’une circonscription appelée diocèse. Il réside dans la ville où se trouve sa cathédrale; cette ville et sa demeure épiscopale sont appelées évêché.
L’évêque est l’incarnation de son Eglise, assisté par les prêtres et les diacres. Il préside à toutes les assemblées et dispense aux croyants les sacrements de la foi, il guide le peuple de Dieu, enfin, il donne à de nouveaux membres par le presbytérat et le diaconat, la charge de porter l’Evangile à tous. Ses plus proches collaborateurs sont le vicaire général et les vicaires épiscopaux. L’évêque est également assisté de conseils presbytéraux.