31 ans après : l’historique victoire d’E. Tshisekedi à la CNS, toujours dans les mémoires
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Le seul à avoir accédé à la Primature par élection depuis l’histoire
de la République démocratique du Congo
Par GKM & LM
C’était le 15 août, comme hier mardi 15 août 2023. 31 ans depuis que feu Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, le « Lider Maximo » du peuple congolais, a été élu Premier ministre par la Conférence Nationale Souveraine (CNS), face à Thomas Kanza, par les délégués venus de toutes les provinces du pays, et de la diaspora. Parmi les témoins de cet événement historique, le président de cette institution, le Cardinal Monsengwo, à l’époque Monseigneur,le vice-président Ileo Songoamba…
Cette date est célébrée à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi) comme journée dédiée à la jeunesse du parti présidentiel.
Ce jour-là, après d’innombrables tractations, Etienne Tshisekedi était élu Premier ministre par la CNS. Contre toute attente, même les Mobutistes présents dans la salle ont voté pour lui, tel que l’attestent les résultats obtenus au terme du dépouillement. Pour la première fois au Zaïre, un Premier ministre accédait à ce poste par voie des élections plutôt que par la volonté du Président Mobutu.
A son accession à la Primature, tous ceux qui avaient des biens mal acquis les ont restitués à la République. Le parking du Palais du peuple était inondé de véhicules. Il y a eu chute spectaculaire de la devise étrangère face à la monnaie locale. Les prix sur le marché ont baissé. Le peuple zaïrois était dans la joie. Des scènes de liesse observées dans plusieurs provinces, la population clochardisée fêtait la fin de sa pauvreté. Mais cette joie n’a été que de courte durée.
Etienne Tshisekedi était démis par le Président Mobutu dès janvier 1993, soit 5 mois après, à la suite d’une controverse monétaire liée à la mise en circulation du nouveau billet de cinq millions de Zaïre. Cette éviction a occasionné une nouvelle crise qui va déboucher sur un blocage institutionnel de la transition.
Il faut rappeler que la CNS avait été préalablement fermée, puis réouverte suite à la pression populaire, deux marches des chrétiens réprimées dans le sang. Étienne Tshisekedi était auparavant nommé 1er ministre sur fond de l’accord de Marbre I. Ce, pour contourner la CNS que Mobutu n’arrivait plus à contrôler.
Ngunz-A-Karl-I-Bond a dû se séparer de l’opposition , avant de fermer la CNS, pour remplacer Mulumba Lukoji qui avait lancé les travaux de ce forum historique. Et c’est le même Ngunz qui a été remplacé par Tshisekedi. C’est de là que Ngunz est allé au Katanga lancer la chasse aux Kasaiens.
En juin 1994, la crise rwandaise a renforcé l’isolement diplomatique du Président Mobutu de briser dans lequel il se trouvait depuis 1990 à la suite du massacre de l’ Université de Lubumbashi.
De son côté, l’opposition n’en finit plus de se déchirer, la « troisième voie » se concrétise par le retour à la Primature de Léon Kengo wa Dodo, réputé « meilleur gestionnaire » par les institutions financières internationales. C’est en ce moment-là que l’opposition radicale se marginalisera de plus en plus, mais avec le soutien des populations, le « Lider Maximo », un homme d’un courage exceptionnel, tenait toujours malgré la brutalité et terreur du régime Mobutu.
Le défunt Maréchal Président a réussi à infiltrer l’opposition qu’il a émiettée, mais le peuple détectait bel et bien les moutons noirs qui accompagnaient ce « Grand Léopard » dans sa chute. Car le vent de la pérestroïka soufflait déjà dans plusieurs pays d’Afrique. Et le Zaïre n’y a pas résisté. C’est ainsi qu’en octobre 1996, une rébellion prend forme à partir de l’Est de l’ex Zaïre, conduite par Laurent-Désiré Kabila, appuyé par quelques pays voisins.
Des négociations sous la médiation de Nelson Mandela, alors président sud-africain, pour tenter de trouver un terrain d’entente entre Mobutu et Kabila, n’ont pas abouti. Sept mois après, soit le 17 mai 1997, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo, grâce à la collaboration avec la population, triomphe à Kinshasa. Mobutu s’enfuit avec quelques membres de sa famille politique et biologique. Et Laurent-Désiré Kabila s’autoproclame Président de la République, à partir de Lubumbashi.