Journée internationale des populations autochtones: les groupes autochtones toujours victimes de discrimination à travers le monde
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Par Thony Kambila
Le 09 août de chaque année, l’humanité célèbre la Journée internationale des populations autochtones. Cette journée a été décidée en 1994 par l’Assemblée générale des Nations Unies (résolution 49/214). La date marque le jour de la première réunion du groupe de travail sur les populations autochtones de la sous-commission de la promotion et de la protection des droits de l’homme en 1982. Le but de cette journée est de renforcer la coopération internationale pour résoudre les problèmes rencontrés par les populations autochtones dans divers domaines.
En d’autres termes, les organisations de populations autochtones et les syndicats mettent en exergue, à l’occasion de cette journée, les formes extrêmes de discrimination dont sont victimes les groupes autochtones, notamment: l’absence des droits à l’autogestion ou d’accès à leurs terres; l’exploitation et la pollution de leurs terres, entraînant une destruction effective de leurs moyens de subsistance et les obligeant à se déplacer; l’accès inexistant ou insuffisant à des services de base, tels que l’éducation et les soins de santé, qui perpétuent l’héritage négatif de l’assujettissement historique.
Reconnaissance des droits en RD Congo
En République Démocratique du Congo, les Pygmées répondent aux caractéristiques internationalement reconnues aux populations autochtones. Ils vivent, en effet, une discrimination particulière et grave ; ils sont très attachés à leurs terres et à leurs ressources et sont distincts des groupes dominants ; ils s’auto-identifient en tant que peuples autochtones.
Il est estimé que la population autochtone en République Démocratique du Congo (RDC) compte entre 600 000 et 700 000 personnes, soit environ 1 % de la population, vivant dans diverses provinces telles que l’Équateur, le Bandundu, le Kivu, l’espace de l’ex-Province Orientale, le Katanga et le grand Kasaï.
En guise de rappel de quelques moments forts de la reconnaissance des droits coutumiers et traditionnels des peuples autochtones en RDC, il convient de noter que, de 1990-2000, il y a eu floraison d’organisations des peuples autochtones, d’abord dans l’Est de la RDC dans les années 90 ; puis, à l’Ouest du pays, depuis l’an 2000. À partir de 2006, il y a eu reconnaissance officielle du concept de » peuple autochtone » suite au plaidoyer des organisations des peuples autochtones.
L’élaboration d’un Cadre stratégique pour la préparation d’un programme de développement des pygmées en RDC est intervenue en 2009, suivie de l’ouverture, de 2012-2014, à des politiques affirmatives en faveur des peuples autochtones (comme le témoigne l’élaboration d’une proposition de loi et amorce d’une réforme foncière avec la participation des représentants des peuples autochtones).
Sur le plan international, le mouvement syndical international continue à œuvrer pour mettre fin à la ghettoïsation économique des peuples autochtones du monde entier dans des emplois faiblement rémunérés qui sous-évaluent leur travail. Ce mouvement syndical continue de lutter contre les inégalités auxquelles les groupes autochtones sont confrontés et s’engage à soutenir leur inclusion dans les syndicats.