La RDC réagit aux menaces de bannissement de son cobalt sur le marché international
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Par Marcel Tshishiku
A travers son ministère des Mines, la République Démocratique du Congo rappelle que la formalisation du secteur minier artisanal se fait dans le plein respect du Code minier et de ses mesures d’application, notamment en termes des normes de protection des droits de l’homme et de la responsabilité sociétale d’entreprise.
Le Congo cher à Patrice-Emery Lumumba a fait cette mise au point en réaction à des menaces directes ou voilées, de bannissement de son cobalt sur le marché international, sous prétexte d’irrégularités dans la chaine de possession et/ou d’extraction de cette commodité, qu’elle soit issue de la filière de production artisanale ou de celle industrielle, menaces auxquelles elle fait face depuis un certain temps.
» Enfin, il sied de rappeler que, dans l’exploitation minière en République Démocratique du Congo, la part de la filière artisanale reste minime, particulièrement pour ce qui concerne les métaux cupro-cobaltifères et leurs accompagnateurs. Une étude est en cours pour déterminer la contribution véritable de l’artisanat à la production annuelle de cobalt ces dernières années, avec l’augmentation sans cesse de la production de cuivre « , indique le Congo Démocratique.
Soutien des partenaires
Il rappelle qu’elle recèle, dans sa volonté de formaliser et améliorer le système de traçabilité des minerais dans la filière artisanale, plusieurs projets ont été mis en place. Dans cette optique d’un développement et d’une évolution de l’extraction au puits vers celle de la petite mine et à des fins d’amélioration et de sécurisation du secteur minier, la RDC a abouti avec le soutien des partenaires à la validation du cadre normatif sur le cobalt d’exploitation minière artisanale et à petite échelle, avec l’Initiative pour une chaîne d’approvisionnement en Minerais Responsables ( Responsible Minerals Initiative, RMI ), organisme américain regroupant plus de 400 entreprises membres, qui établit une série d’exigences en matière environnementale, sociale et de gouvernance pour les sites miniers, permettant une traçabilité optimale des minerais d’une part, et d’autre, à l’opérationnalisation de l’Entreprise Générale du Cobalt, qui œuvre à la valorisation du cobalt issu de la production artisanale en faveur du développement économique en RDC, tout comme celle de l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Marchés des Substances Minérales Stratégiques, organe de régulation et d’assainissement des marchés des substances minérales stratégiques.
Identification d’options alternatives
Dans le même ordre d’idées, la RDC a eu le soutien des partenaires à la mise sur pieds de la Commission Interministérielle sur le travail des enfants dans le secteur des mines artisanales (CISTEMA) qui met en œuvre, avec l’accompagnement de l’Organisation Internationale du Travail et l’US Department of Labor (Ministère américain du Travail), le processus d’identification et de mise en place d’options alternatives, telles que les écoles de métiers et projets agricoles, en vue d’accélérer la sortie des enfants et des personnes vulnérables des mines ainsi que leur reconversion ; à la viabilisation des Zones d’Exploitation Artisanale avec l’appui du BGR, organisme géo scientifique du Gouvernement allemand ; ainsi qu’à la mise à disposition des Zones de Recherche Géologiques (ZRG) par le Service Géologique National (SGN-C) et ce, à travers différents projets de prospection géophysique et géochimique.
Redynamisation de jeunes rd congolais
De plus, la collaboration étroite entre la République Démocratique du Congo et ses partenaires a permis, non seulement la mise en œuvre, dans les jours qui viennent, de l’International Visitor Leadership Program, un programme financé par le Gouvernement américain, permettant une redynamisation/immersion en temps réel de jeunes rd congolais dans le secteur minier américain par le biais des visites de quelques semaines aux Etats-Unis pour leur permettre de découvrir les mines, usines d’extraction et de transformation, de l’amont jusqu’à l’aval, de la chaîne extractive minérale, mais aussi l’organisation des réunions de réflexion initiées par le ministère des Mines avec les partenaires techniques et financiers, tels que l’USAID, le RMI ou encore le BGR, afin d’harmoniser les efforts des différentes parties prenantes pour tester l’impact des diverses initiatives de formalisation suggérées et exécutées sur terrain.