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Pour faire reculer la malnutrition chronique en RDC: le PRONANUT propose 21 recettes locales améliorées

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Pour faire reculer la malnutrition chronique en RDC: le PRONANUT propose 21 recettes locales améliorées

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Par Norbert Tambwe

La malnutrition, sous ses différentes formes, est un véritable problème de santé publique en République Démocratique du Congo. La forme de malnutrition qui a atteint un niveau très élevé en RD Congo est la malnutrition chronique ou le retard de croissance. Une récente étude indique que dans ce pays, 42% d’enfants de moins de 5 ans, soit près d’un enfant sur deux, souffrent de malnutrition chronique. En chiffre absolu, ce sont au moins 9 millions d’enfants de moins de 5 ans qui sont affectés.

Dans un entretien accordé samedi à « La Tempête des Tropiques », le chef de division de la communication au Programme National de Nutrition (PRONANUT), Damien Kambale Sabuni a expliqué la stratégie mise en place par ce programme spécialisé du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention, avec l’appui de ses partenaires, pour faire reculer la malnutrition chronique en RDC.

« Etant donné que parmi les causes de la malnutrition chronique, il y a l’alimentation de complétement destinée aux enfants de moins de 5 ans qui n’est pas adéquate, nous avons mené des études pour voir comment améliorer cette alimentation », a expliqué Damien Kambale. Ces études se sont focalisées sur les enfants de 6 à 23 mois parce que c’est surtout dans cette tranche d’âge que s’installe la malnutrition chronique. Les études ont été menées dans les quatre régions linguistiques du pays en tenant compte de leurs habitudes alimentaires : régions de l’Ouest où on parle le lingala et le kikongo ; régions de l’Est où on parle le swahili ; régions du Sud, où on parle le tshiluba. Le PRONANUT et ses partenaires ont pu répertorier 122 recettes alimentaires locales qui sont données couramment aux enfants à travers le pays. Il s’est avéré que la plupart de ces recettes ne satisfont pas tous les besoins nutritionnels des enfants. « C’est ainsi qu’on a sélectionné 21 recettes parmi les 122 et on a pu les améliorer. Cela veut dire qu’on a ajouté à ces 21 recettes ce qui manquait pour satisfaire tous les besoins nutritionnels des enfants », a expliqué le chef de division de la communication au PRONANUT.

Ce que doit contenir une recette locale améliorée

Les recettes locales améliorées sont constituées des aliments produits localement et qu’on peut acheter à des prix accessibles à tous sur le marché. Le nutritionniste Damien Kambale a indiqué qu’une recette locale améliorée doit contenir 4 catégories d’aliments : les aliments de base qui donnent l’énergie (maïs, riz, manioc, millet, sorgho, patate douce, …) ; les aliments riches en protéines animales (viande, poissons, œufs, chenilles, …) ; les aliments riches en protéines végétales (arachide, soja, graines de courge, niébé, petit pois, …) ; les aliments riches en vitamines et en sels minéraux pour la protection contre les maladies (fruits et légumes). Les protéines d’origine animale et d’origine végétale favorisent une bonne croissance de l’organisme de l’enfant, a-t-il fait savoir.

Kambale a donné l’exemple d’une recette locale courante à Kinshasa et qu’on peut améliorer. Il s’agit de la bouillie préparée avec de la farine de maïs, dans laquelle on ajoute du sucre, un peu d’arachide et du lait. Mais, a-t-il fait remarquer, il manque dans cette recette les fruits qui contiennent des vitamines. On peut y ajouter, par exemple, du jus d’orange.

La malnutrition chronique entraine un retard de croissance et a des effets dévastateurs qui entravent le développement psychomoteur et cognitif de l’enfant, a fait savoir Mme Nancy Nakasala, experte en santé publique au PRONANUT.