Par YHR

Le mercredi 14 juin à partir de 18h30, à la salle de cinéma de l’Institut Français de Kinshasa, les cinéphiles peuvent suivre le documentaire  » Rose – Film Cabaret « . En entrée livre, ils vont découvrir le parcours des Dakh Daughters, sept performeuses ukrainiennes, soient Nina Garenetska, Ruslana Khazipova, Tanya Havrylyuk, Solomia Melnyk, Anna Nikitina ou encore Natalia Halanevych.

En 81 minutes, la réalisatrice et scénariste Irena Stetsenko, dont c’est le premier long-métrage, montre le parcours de cinq ans des artistes, quand elles descendent dans la rue, habillées pour l’occasion, et dénoncent de manière festive, sensible et amusante des situations qu’elles considèrent terribles et jouent devant la police et avec les manifestants, transmettant la même chose que ce film : un esprit de lutte, de respect et de liberté uniques qui ont fait de l’auteur de ces lignes le plus grand fan de ce groupe génial, déchaîné et irrésistible, tout comme ce documentaire qui leur est dédié.

Cinq ans résumés en 81 minutes

Le montage rapide, en cohérence avec le rythme vibrant des chansons entendues dans l’opus, est assuré par Mykola Bazarkin, ne laisse pas le temps de souffler.  » Roses. Film-Cabaret  » juxtapose des représentations du groupe, leurs voyages en train ou en avion, des moments intimes et complices dans les loges (avec ce que cela suppose de conciliations de type familial) et des interviews avec chacune des sept membres du groupe, qui évoquent leur formation, leurs inquiétudes et leurs aspirations, toujours avec beaucoup d’enthousiasme et de la jeunesse à revendre.

Signalons que le film est sorti en 2021, soit un an avant que la guerre n’embrase l’Ukraine. Ainsi la première chanson à succès des Dakh Daughters, intitulée  » Rozy/Donbas « , a été écrite bien avant que la région ne devienne une zone déchirée par la guerre et l’envahisseur russe.

Arts de la scène et politique

L’histoire de Dakh Daughters a commencé au GogolFest en 2012 comme un projet pilote spécial. Au départ non politique, le groupe a fait un clip sur la place de l’Indépendance à Kiev pendant les évènements d’Euromaïdan en décembre 2013. En 2016, elles participent à la création d’  » Antigone « , d’après Sophocle et Bertolt Brecht, monté par Lucie Berelowitsch, spectacle créé en Ukraine en 2015 dans le cadre du printemps français à Kiev, puis joué en France. En 2022, depuis Kiev menacée par l’invasion russe, Ruslana Khazipov lance un appel à la mobilisation internationale. Avec Vlad Troitsky, elle participe au mouvement de mobilisation et d’alerte pour le soutien à la culture ukrainienne.

Elles s’inscrivent dans la mouvance du cabaret punk ou du  » freak-cabaret « , en y incluant des éléments de rap ou de musique traditionnelle ukrainienne. Les participantes de la troupe jouent de plusieurs instruments comme de la guitare, de la contrebasse, du violoncelle, du piano, des maracas, , du violon, de la batterie, du xylophone, de l’accordéon, de l’harmonica et encore du tambourin.