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Assises de l’atelier de formation au théâtre des marionnettes de Matadi: Faible participation des artistes locaux

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Assises de l’atelier de formation au théâtre des marionnettes de Matadi: Faible participation des artistes locaux

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Par Dieudonné Muaka Dimbi

L’Alliance Française de Matadi a abrité, du 3 au 15 avril 2023, les assises de l’atelier de formation au théâtre des marionnettes. Organisées par la Compagnie ZING’ARTS de la ville portuaire de Matadi et animées par S. Konde de la Compagnie Marconte de Kinshasa, ces assises essentiellement axées tant sur la fabrication et la manipulation des marionnettes qui sont des espèces des figurines que l’on fait ordinairement mouvoir soit par les fils, les ressorts ou encore par la main, que sur l’écriture des textes scéniques et la mise en scène desdites espèces, a connu un succès délirant.

Les artistes de théâtre venus pour la plupart hors de Matadi ont pris une part active à ces travaux, contrairement aux autochtones, ont loué à juste titre l’initiative prise par Laurent Mbemba Kinzonzi, chef de Division de la Compagnie Théâtre National Congolais (CTNC/Antenne du Kongo Central), d’organiser cette activité culturelle non de moindre importance.

En dehors des enseignements acquis, les participants ont monté et produit un spectacle culturel digne d’éloges, qui a fait emporter l’assistance dans un faisceau de sentiments infinis. Ce spectacle qui a duré tout au plus 25 minutes, fruit même de cet atelier, était intitulé « Mon beau village ». A travers ce spectacle très riche en enseignements constitué notamment d’un seul acte et de huit scènes, les artistes ont en effet dénoncé et condamné le manque de solidarité entre habitants d’un même village. Tout en pointant un doigt accusateur en direction d’une certaine maman Hortense, la principale interprète a également joué le rôle de la maîtresse du séant.

Cette dernière qui ne participe jamais à des veillées mortuaires de ses semblables du même village, se limite tout simplement à l’envoi d’argent de cotisations en guise de sa participation aux deuils qui frappent ses voisins et voisines. Endeuillée à son tour, elle sera elle aussi abandonnée par les siens qui lui ont rendu la monnaie de la pièce et a fini enfin par s’amender.

Il sied de signaler que S. Konde, le principal animateur de cet atelier, est gradué de l’Institut National d’Arts (INA) de la promotion 2008, faculté des Arts dramatiques. Il a acquis une forte expérience dans ce domaine grâce à des missions effectuées aussi bien dans quelques pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. Présentement, il est le Représentant de l’Union Internationale de la Marionnette.

À noter que le théâtre des marionnettes disposait à l’époque d’un berceau au Kongo Central et plus précisément à l’École Normale de Lemfu dans le territoire de Madimba. Le frère Phocas, religieux de son état et directeur de cette école à l’époque, fabriquait des marionnettes en carton et les faisait danser avec des élastiques communément appelés les « Milaso ». Cette pratique s’appelait en son temps « Théâtre du Bindeta ». Et d’ailleurs, l’un des grands pionniers de théâtre congolais, Albert Mongita Likeke, s’y était même rendu pour l’apprendre.