Dans une question orale avec débat à l’Assemblée nationale : Christophe Lutundula appelé à expliquer la mission et le financement de l’EAC
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Par Marcel Tshishiku
Le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères est attendu à l’Assemblée nationale pour éclairer la lanterne des députés nationaux sur la présence de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) dans l’Est du territoire de la République Démocratique du Congo. Cet appel est lancé dans une question orale avec débat déposée au Bureau de la Représentation nationale par le député national Claudel André Lubaya.
L’élu de Kananga constate que, depuis le déploiement de la force régionale sur le territoire rd congolais, l’opinion ne cesse de s’interroger notamment sur la nature du mandat ainsi que les visées des troupes de cette force. » En ce qui concerne les forces de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, il s’observe de manière ostentatoire qu’elles tardent à exercer le mandat offensif en appui aux FARDC, mandat pour lequel elles ont été déployées sur terrain. Elles offrent désormais à notre peuple l’image des troupes en villégiature sur le théâtre des opérations militaires, au lieu de s’engager à faire la guerre « , s’étonne le député, ajoutant que la présence de l’EAC risque de devenir inutilement onéreuse, et son impact devra faire l’objet d’une évaluation froide afin que des conséquences en soient tirées et que des mesures correctives idoines soient prises.
Dans cette optique, Lubaya tient à obtenir du vice-Premier ministre des explications sur le mandat, la mission, la durée et le mécanisme de financement de la force régionale déployée en RDC; sur le contenu du Concept d’Opérations (CONOP), de l’Accord sur le Statut des Forces (SOFA) et des Règles d’Engagement (ROE) adopté par les Chefs d’États de la CAE lors du conclave tenu le 20 juin 2022; le statut actuel des zones libérées par le M23; ainsi que les progrès réalisés sur terrain et les contraintes éventuelles rencontrées dans les zones d’opération, à savoir le Nord et le Sud-Kivu.
» Le pays passe aux mains des forces étrangères. Sa souveraineté est amputée. Son intégrité territoriale se rétrécit.
La situation est tellement préoccupante et urgente que rien n’autorise le Bureau de l’Assemblée nationale à tarder pour inviter le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères à éclairer la Représentation nationale « , a confié Claudel André Lubaya à la presse, rappelant qu’en juin dernier, l’EAC avait décidé de créer une force militaire, en plus de la force de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), avec l’objectif de ramener la paix dans l’Est du Congo Démocratique, en proie aux violences armées depuis près de 30 ans.
» Le 30 mars devait marquer la fin du retrait de tous les groupes armés, selon un calendrier adopté mi-février par l’EAC. Par ailleurs, après plusieurs autres annonces non suivies d’effet, un cessez-le-feu aurait dû entrer en vigueur le 7 mars, mais il n’a pas été respecté. Le M23 a annoncé son retrait de certaines localités, mais ces annonces ont été qualifiées de diversion par l’armée congolaise « , a-t-il poursuivi.
Et de conclure : » Le Rwanda continue d’acheminer des renforts en troupes et en équipements en RDC. Le Mouvement du 23 Mars (M23) a attaqué mardi la cité de Mweso, en territoire de Masisi, malgré le déploiement de la force régionale, tandis que le déploiement des éléments des pays membres de l’EAC se poursuit avec les arrivées récentes des armées de l’Ouganda et du Sud Soudan. «