Par YHR

Des miliciens de Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) ont exécuté dix-sept personnes le dimanche 26 mars dans le village de Pechi, territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri. Les victimes avaient été prises en otage la veille par ces miliciens, entre les villages Bambu et Kobu.

Selon Banguneni Gbalande, chef de la communauté Akongo-Nyali qui a donné l’information à l’Agence France Presse (AFP), ces paisibles personnes tuées étaient parties de Bunia, capitale de l’Ituri, vers la cité minière de Mongbwalu, à bord de deux véhicules, quand leur convoi est tombé dans une embuscade.

Le chef de la communauté dit avoir été alerté par des membres de familles des victimes. Les  » otages sont morts, ils ont été exécutés par des miliciens CODECO « , a confirmé à l’AFP Toko Kagbanese, un autre chef traditionnel local.
Un habitant de Bambu a raconté à l’AFP que la prise d’otage s’était déroulée après la mort de trois miliciens CODECO, abattus dans une embuscade d’une milice rivale dans cette localité. Une femme enceinte se trouvait parmi les otages, a indiqué la source, qui a requis l’anonymat, pour raisons de sécurité.

Le 18 mars de cette année, plus d’une trentaine de personnes, dont de nombreuses femmes et des enfants, avaient été massacrées dans plusieurs villages de cette partie du pays. Les miliciens CODECO ont été accusés de cette tuerie.

Massacres sur massacres

La CODECO est une milice formée dans les années 1970. À l’origine c’était une coopérative agricole de Lendus de la province de l’Ituri. Elle est une milice constituée de plusieurs milliers d’hommes et qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema, défendus par une autre milice, les  » Zaïre « .

Après une décennie d’accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris fin 2017, provoquant la fuite de plus d’un million et demi de personnes et la mort de milliers de civils. Le précédent conflit entre milices communautaires avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003. Depuis fin 2022, les morts se comptent par dizaines presque chaque semaine en Ituri, une province riche en gisements d’or.