JIF 2023 : Greenpeace Afrique pour le Numérique en faveur des femmes autochtones
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Par GKM
A Campo au Cameroun comme au Nord-Kivu en RDC, les femmes autochtones ont de la peine en ce jour à célébrer la journée internationale de la femme comme beaucoup d’autres femmes dans le monde, alerte Greempeace Afrique.
Au Cameroun, juste quelques mois avant la journée consacrée aux droits de la femme, Greempeace Afrique note que leurs plantations ont été sauvagement dévastées par des éléphants, les laissant ainsi dans un désarroi total. Et c’est un phénomène qui s’est amplifié dans cette zone, notamment avec l’arrivée de l’agro industrie Camvert.
» Quand tu défriches et plantes, l’éléphant n’est pas là mais après sa visite, tu perds tout. Les conditions de vie qui nous sont désormais imposées par la coupe abusive des arbres dans nos forêts nous rendent la vie difficile. Plusieurs femmes comme moi commercialisent des produits issus de la forêt ou encore vivent de la pharmacopée traditionnelle. C’est dur de devoir aller acheter du poisson congelé alors qu’autrefois nous le prenions en rivière. » déplore Marie Thérèse, une femme autochtone Bagyeli.
Les femmes autochtones aiment et pratiquent la pêche, la chasse ainsi que la cueillette et le ramassage des produits forestiers non ligneux. Ces activités leur permettent de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. De plus, avec la rareté des hôpitaux dans leurs localités, elles font généralement recours aux écorces d’arbre pour se soigner en cas de maladie. » Les femmes autochtones demandent au Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille et au Ministre des Affaires Sociales de plaider pour elles, afin que la déforestation soit stopée.
Dans certains de nos villages, il n’y a même plus d’ombre pour se reposer… et nous ne pouvons pas le faire dans les plantations. Si nous avons accès et sommes formées par exemple à l’usage du numérique, nous pourrons nous en servir pour dénoncer les injustices face auxquelles nous sommes parfois restées impuissantes jusqu’ici, » ajoute Marie Thérèse.
« L’édition 2023 de la journée internationale de la femme doit être une occasion pour nos gouvernements de tabler sur les problèmes que rencontrent les femmes des localités forestières, qui semblent souvent oubliées alors que l’ensemble des célébrations se concentre sur des grandes métropoles.
À l’heure où le numérique a le vent en poupe, nous espérons qu’il sera aussi utilisé pour permettre aux femmes autochtones de dénoncer les injustices dont elles sont victimes et présenter au grand jour les affres de la déforestation sur leurs vies, » déclare Irène Wabiwa Betoko, Cheffe de projet international du Bassin du Congo pour Greenpeace Afrique.