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Visite du Président français en Afrique: 31 ONG interpellent Macron sur l’insécurité en RDC

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Visite du Président français en Afrique: 31 ONG interpellent Macron sur l’insécurité en RDC

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Dans un communiqué conjoint, ces organisations de la société civile fustigent la politique étrangère de la France en Afrique en matière des droits humains et la démocratie!
Par GKM

Dans le cadre de visites diplomatiques sur le continent africain, plus précisément en Afrique centrale, le Président Emmanuel Macron sera en République Démocratique du Congo le 4 mars prochain, après avoir visité le Gabon, l’Angola et le Congo-Brazzaville. Dans un communiqué conjoint, près de 31 organisations de la société civile encouragent la France à placer la défense des droits humains et le respect de la démocratie au cœur de sa politique étrangère.

Elles notent dans leur document que la visite du Président français Emmanuel Macron en RDC, le plus grand pays francophone au monde, aura lieu dans un contexte particulièrement difficile pour le peuple congolais. Allusion faite à la crise sécuritaire qui sévit dans la partie Est du pays.

« Quand la violence dure depuis plus de trente ans, peut-on encore parler de crise ? Fin 2021, alors qu’il était présumé dispersé, le groupe rebelle du Mouvement du 23 Mars (M23) est réapparu dans l’est du pays où de nombreux autres groupes armés opèrent, engendrant de nouveaux épisodes de violence et des conflits localisés », fustigent ces organisations.

Les ONG signataires de ce communiqué conjoint dénoncent les tueries des civiles dans l’est de la RDC, en particulier les femmes, qui sont, comme toujours, les premières victimes. Elles déplorent la situation humanitaire très critique dans la partie est du pays et la montée des discours de haine. Ce qui risque d’enflammer les autres pays de la région.

Pour les signataires, les élections prévues en décembre 2023 constituent une étape cruciale dans la consolidation de la vie démocratique du pays, mais représentent un défi tant du point de vue de leur organisation logistique qu’au vu de la situation politique et sécuritaire dans laquelle elles s’inscrivent.

Non à la politique de l’autruche de Paris

Les 31 ONG rappellent qu’en 2017, alors qu’il venait d’être élu pour la première fois, le Président français avait déclaré devant les étudiants africains à Ouagadougou, qu’il envisageait « d’être aux côtés de ceux qui travaillent au quotidien à rendre la démocratie et l’État de droit irréversibles. Près de six ans plus tard, il est plus que jamais temps que ces déclarations soient mises en œuvre », martèlent les signataires.

Pour ces 31 Ong, la visite du Président Emmanuel Macron dans les Grands Lacs est une opportunité de faire de la diplomatie française en faveur des droits humains plus qu’un vœu pieu, une réalité.

« La RDC est dotée d’une société civile active et dynamique, qui veille au bon fonctionnement de la vie démocratique dans le pays. Activistes, défenseurs des droits humains et journalistes sont engagés aux côtés de la population congolaise, souvent au péril de leur vie, tempèrent les signataires », relève encore ce document.

Pour les 31 ONG, cette première visite du Président Emmanuel Macron en RDC doit être la plus inclusive possible, notamment dans le contexte actuel de tension. Ces organisations pensent qu’il est fondamental que la société civile congolaise puisse être entendue. « Nous encourageons fortement le Président à inclure dans son programme des concertations avec ses représentants », soutiennent en outre ces ONG dans leur communiqué.

Elles ont soutenu, par ailleurs que la population congolaise s’interroge sur les ambivalences de la position française. Cela surtout avec les annonces récentes de la France et de l’Union Européenne (UE) sur le positionnement du Rwanda dans le contexte régional, avec d’une part la condamnation du soutien du Rwanda aux rebelles de M23 en RDC, et d’autre part, l’octroi d’une aide de 20 millions d’euros aux forces rwandaises pour leur intervention au nord du Mozambique, où de lourdes allégations pèsent sur la préservation des intérêts économiques de l’entreprise française Total Energies qui ont suscité des questionnements légitimes.

Soutenir les processus de Paix

Paris est appelé à soutenir les processus de paix en cours et des initiatives visant à traiter les causes profondes des conflits, notamment la lutte contre l’impunité des crimes les plus graves. La France est invitée à s’engager de façon ferme en faveur de la loi relative au devoir de vigilance des multinationales, adoptée en 2017 par le Parlement français, concernant notamment les activités de Total Energies dans le lac Albert. Elle doit soutenir les financements et investissements respectueux des engagements internationaux de la France pour l’environnement, la démocratie et les droits humains en RDC et en Afrique.

Ces organisations de la société civile ont exigé plusieurs autres choses à la France. Elles ont surtout invité Emmanuel Macron à clarifier la position de la France en terme de coopération militaire et sécuritaire, en particulier vis-à-vis des forces rwandaises en privilégiant la mise en œuvre d’une politique de diligence voulue en matière de droits humains pour tout appui au secteur de sécurité et de défense.