22ᵉ sommet des Chefs d’États et de Gouvernement de la CEEAC: le M23 condamné, les sanctions sollicitées contre Kigali
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Par Carroll Madiya
La Communauté des États d’Afrique Centrale (CEEAC) a condamné la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23), lors du 22ème sommet des Chefs d’Etats et de gouvernement membres de cette organisation sous régionale tenue le samedi 25 février à Kinshasa. Même si la CEEAC n’a pas pointé la responsabilité de Kigali, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a, lui, demandé des sanctions contre le Rwanda, qu’il accuse d’agression contre son pays.
A la tête de la CEEAC et face à cette « agression », la RDC « s’est refusée à être juge et partie en sollicitant, à l’encontre du Rwanda, la suspension de la prise de parole et du droit de vote, la suspension de la participation aux activités de la communauté, le rejet de la présentation de candidatures aux postes statutaires, pour ne citer que ces sanctions », a déclaré Félix Tshisekedi, lors de la cérémonie d’ouverture. La sous-région, a-t-il rappelé, s’est alignée sur le plan de sortie de crise de Luanda pour tenter de résoudre le conflit entre Kinshasa et Kigali. Mais ce plan peine à produire des effets, a relevé le Président congolais.
Dans leur communiqué final, les participants ont déploré la dégradation continue de la situation dans le Nord-Kivu, et ont condamné sans réserve le M23 pour les nombreuses exactions et violations dont il se rend chaque jour coupable. Ils ont invité les autorités de la RDC et du Rwanda à privilégier les voies pacifiques pour résoudre leurs différends. Les présidents Joao Lourenço d’Angola et Évariste Ndayishimiye du Burundi ont été appelés à poursuivre leurs efforts de paix dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi.
Ali Bongo, désormais Président de la CEEAC
Lors de ce sommet ordinaire de la CEEAC tenu à Kinshasa, le Président Félix Tshisekedi a passé la main à son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba, à la tête de l’organisation sous-régionale, qu’il a présidée pendant un an. Sur les 11 pays membres, 10 étaient physiquement représentés, dont sept par leur président. Le seul participant en visioconférence était le Rwanda, représenté par son ministre des Affaires étrangères, Vincent Biruta.
Dans son discours d’ouverture, Félix Tshisekedi a dressé le bilan de sa mandature en termes d’actions et d’initiatives au bénéfice du progrès régional.
Tout en relevant le caractère inédit et historique de cette session coïncidant avec la tenue de la toute première Conférence maritime de la CEEAC, le Chef de l’Etat congolais a mis en relief les grands axes sur lesquels s’est cristallisée sa mandature avec, à la clé, une volonté clairement affichée d’accélérer l’intégration et le développement de l’Afrique centrale. Il s’agit de l’éducation, de la santé et de la culture au travers desquelles il s’est engagé à changer de paradigme pour mettre la priorité sur le développement du capital humain au sein de l’organisation.
Le Président Félix Tshisekedi a reçu les félicitations de ses pairs pour l’organisation de la première Conférence maritime de la CEEAC assortie de l’élaboration d’une politique maritime ainsi que des stratégies relatives au développement de l’économie bleue durable en Afrique centrale pour la sécurisation des intérêts vitaux en mer et dans les eaux continentales partagées de la région.
Dans son mot d’acceptation, le Président entrant, Ali Bongo Ondimba a salué le mandat de son prédécesseur avant d’inviter ses pairs à agir de manière collective afin de s’approprier les dossiers de la CEEAC pour des solutions idoines. La préservation des systèmes forestiers ainsi que le financement de l’organisation seront au centre de sa mandature, a-t-il relevé.
Une motion de remerciement des Chefs d’États et de gouvernement de la CEEAC à l’endroit du président Félix Tshisekedi et du peuple congolais a été lue pour confirmer l’expression de satisfaction des uns et des autres quant à la réussite de ces assises. Le prochain Sommet de la CEEAC est fixé à Libreville au Gabon en juin 2023.
Un fonds de solidarité pour les victimes de guerre
La CEEAC a aussi décidé, samedi 24 février, de mettre en place un fonds de solidarité au profit des victimes de guerre dans cet espace sous régionale. Ils ont également exprimé leur solidarité à l’endroit des victimes congolaises, rapporte la cellule de communication de la Présidence de la RDC.