Un des fondateurs de l’ASADHO et le directeur de la division des droits de l’homme de la mission de l’ONU au Mali: la junte malienne déclare persona non grata le Congolais Guillaume Ngefa
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Notre compatriote a quarante-huit heures pour quitter le pays
Par GKM
Cette décision des autorités maliennes est intervenue après un discours prononcé par une défenseure des droits humains malienne qui a dénoncé il y a dix jours à l’ONU la situation sécuritaire du pays et l’implication, selon elle, des nouveaux alliés russes dans de graves violation des droits humains.
Selon le journal Le Monde et l’AFP, Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, le directeur de la division des droits de l’homme de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) a été déclaré « persona non grata », a annoncé la junte au pouvoir, dimanche 5 février. Il « devra quitter le territoire national dans un délai de 48 heures ».
Cette décision a été annoncée par le communiqué qui intervient après un discours violemment critiqué par la junte prononcé par une défenseure des droits humains malienne qui a dénoncé il y a dix jours à l’ONU la situation sécuritaire du pays et l’implication, selon elle, des nouveaux alliés russes de l’armée nationale dans de graves violations.
« Cette mesure fait suite aux agissements déstabilisateurs et subversifs » de Guillaume Ngefa-AtondokoAndali, dit le communiqué lu au journal de la télévision nationale et signé par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga. « A l’occasion des différentes sessions du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali, les actions de M. Andali ont consisté à sélectionner des usurpateurs s’arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne, en ignorant les autorités et les institutions nationales », poursuit-il à propos de ce ressortissant de la République démocratique du Congo.
« La partialité de M. Andali a été encore plus manifeste lors du dernier examen du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali », jour de l’intervention au titre de la société civile d’Aminata Cheick Dicko. Dans une intervention filmée devant le Conseil de sécurité, Mme Dicko, la vice-présidente de l’observatoire Kisal, organisation qui documente les atteintes aux droits humains dans le centre du Mali a évoqué les exactions commises par les « terroristes », mais aussi l’implication des « partenaires militaires russes » de l’armée malienne dans « la commission (de) violations graves des droits de l’Homme et du droit international humanitaire ».
L’expulsion de Guillaume Ngefa intervient après que le ministère des affaires étrangères malien annonce l’arrivée du ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Bamako, le lundi 6 février 2023.
Ngefa, a une longue expérience de défenseur des droits humains en RD Congo. L’homme a été candidat à la Présidence de la République à deux reprises, en 2006 et 2011.