Décès de Bienvenu Sene Mongaba : une commémoration qui rappelle le Festival des langues d’Afrique
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Par Marcel Tshishiku
Les protagonistes de la culture rd congolaise commémorent l’an 1 du décès du professeur Bienvenu Sene Mongaba qui a tiré sa révérence le 31 janvier 2022, des suites d’une crise cardiaque.
Cet illustre disparu était connu comme défenseur des langues africaines. Il fut détenteur d’une thèse écrite entièrement en Lingala en 2013 et avait écrit des ouvrages, des manuels scolaires, traduit des documents dans les langues congolaises. Le professeur Bienvenu Sene Mongaba était à la tête des éditions Mabiki, une maison d’édition qui met un accent particulier dans l’édition des ouvrages en langues congolaises.
Il fut également le numéro un d’une école dans la commune de Kimbanseke, dans la partie Est de Kinshasa, qui donne des enseignements bilingues, en lingala et en français. Sene Mongaba a traduit, en lingala, le tableau périodique des éléments chimiques. Il a écrit des livres de chimie d’école secondaire en lingala et des livres de mathématiques d’école primaire en lingala.
Pour continuer de promouvoir les langues nationales et honorer la mémoire du professeur Sene Mongaba, un prix qui porte son nom a été lancé. Ce prix consiste à primer un auteur qui rédige une œuvre littéraire en langue congolaise. Il est porté par Écrivains du Congo Asbl, le Centre Wallonie-Bruxelles et d’autres partenaires.
Plaidoyer pour le Festival des langues d’Afrique
La commémoration du décès de ce professeur amène les observateurs généralement bien informés se rappellent le Festival des langues d’Afrique (FESTILA), dont le comité préparatoire s’est réuni à Kinshasa du 24 au 25 juillet 2003 au Centre d’Accueil Protestant, situé sur l’avenue Kalemie, dans la commune de la Gombe, dans la ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Des délégués de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie, du Centre International des Civilisations Bantu, ainsi que des experts nationaux et ceux venus du Sénégal, du Niger, du Mali et du Canada ont pris part active à cette réunion. A la lumière du rapport final de cette rencontre, la mission du FESTILA est de contribuer au rapprochement des peuples par la promotion de la diversité linguistique et culturelle sur l’espace africain.
Ses objectifs sont promouvoir les langues d’Afrique à travers l’organisation d’expositions, de spectacles, de symposiums, de conférences en langues d’Afrique, de concours et de rencontres professionnelles; sauvegarder le patrimoine linguistique dans les domaines concernés; favoriser la création des industries de la langue; constituer un espace d’échanges linguistiques et culturels; devenir un cadre de référence et d’inspiration collective.
Dans cette optique, les participants à la réunion ont recommandé au comité préparatoire de poursuivre son travail jusqu’à la mise en place des institutions définitives du FESTIVAL (c’est-à-dire le Conseil d’administration, le Commissariat général et le comité technique); de transmettre au Gouvernement de la RDC tous les documents utiles à la constitution du FESTILA, notamment l’organigramme, le règlement intérieur, le règlement des concours, les documents sur le parc hôtelier et sur les sites disponibles; d’apprêter et transmettre le budget de la Première Edition du FESTILA 2004 aux bailleurs de fonds avant octobre 2003.
Mais, force est de constater que cette structure ne fait plus parler d’elle, alors qu’elle est de nature à jouer un rôle primordial dans ce monde où personne n’ignore que les langues naissent et disparaissent, et que toutes les dispositions doivent être prises pour que les langues congolaises en particulier, et africaines en général, résistent à l’avancée des langues étrangères.
Un appel est donc à tous les partenaires du secteur culturel, y compris le Centre Wallonie Bruxelles, pour qu’ils s’engagent à plaider et à réunir les moyens nécessaires à la redynamisation du FESTILA.