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Ituri : les menaces des miliciens de la Codeco pèsent sur les sites des déplacés à Djugu

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Ituri : les menaces des miliciens de la Codeco pèsent sur les sites des déplacés à Djugu

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Par GKM

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA) note que depuis plusieurs semaines, des groupes armés menacent d’attaquer de nombreux sites de personnes déplacées dans le territoire de Djugu, en Ituri. Cette menace intervient dans un contexte de détérioration continue de la situation sécuritaire à Djugu.

Le 8 janvier courant, des groupes armés ont tué au moins 17 personnes et pillé une structure de santé dans la Zone de santé de Drodro.
Le 13 janvier, au moins 31 personnes ont été tuées dans les villages Nyamamba et Mbogi dans la Zone de santé de Tchomia. Les zones de santé de Fataki, Lita, et Nizi ont aussi enregistré des attaques durant la première quinzaine du mois, selon des sources humanitaires et de la société civile locale.

La société civile de l’Ituri estime qu’au moins 91 personnes ont été tuées depuis le début de l’année dans les territoires de Djugu et d’Irumu. Les récentes violences dans la région ont provoqué d’importants déplacements de la population vers des localités environnantes ainsi que vers certains sites de personnes déplacées de Djugu et d’Irumu.

Environ 35 000 personnes en provenance des villages autour de la localité de Drodro ont trouvé refuge dans le site des personnes déplacées à Rhoe depuis le 8 janvier, portant à 70 000 le nombre de personnes déplacées vivant dans ce site.

Sur place, les personnes déplacées vivent dans des conditions très précaires. Elles présentent des besoins urgents notamment en nourriture, abris…

Depuis le 8 janvier, au moins 12 organisations humanitaires qui étaient opérationnelles à Fataki, Bule et Drodro ont relocalisé les staffs vers Mahagi et Bunia à cause de l’insécurité. Depuis décembre 2017, des violences armées sur fond des tensions communautaires continuent de pousser les populations au déplacement dans le territoire de Djugu.

Avant ces nouveaux déplacements, plus de 680 000 personnes ont été en déplacement à l’intérieur de ce territoire, ce qui représente plus de 45 % de l’ensemble de la population déplacée de la province de l’Ituri.

Mahagi en proie à l’insécurité

Après plusieurs mois d’accalmie, le territoire de Mahagi est à nouveau en proie à l’insécurité.

Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées au cours des incursions armées entre le 1er et le 8 janvier dans plusieurs villages de la Zone de santé de Kambala. Ces attaques ont entraîné le déplacement de plus de 23 000 personnes dans les villages environnants.

Depuis novembre 2022, au moins 245 800 personnes se sont déplacées à cause des attaques et affrontements armés dans les zones de santé de Kambala, Aungba et Logo. Les populations déplacées ont été accueillies dans une vingtaine de villages des territoires de Mahagi et d’Aru. Elles sont majoritairement logées dans des familles d’accueil alors qu’une minorité occupe des centres collectifs (églises, écoles…).

Selon des autorités locales, ces personnes ont besoin d’assistance en soins de santé primaire, abris, articles ménagers essentiels, eau, hygiène et assainissement, vivres. À ce jour, les contraintes sécuritaires empêchent les acteurs humanitaires de se rendre dans plusieurs zones d’accueil des personnes déplacées.

Depuis décembre 2022, les violences armées dans les territoires de Mahagi et Djugu ont touché plus de 80 écoles (fermées, détruites) affectant ainsi la scolarisation de plus de 28 600 élèves, note OCHA.