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En attendant la montée en puissance de son Armée: le recours à la diplomatie et aux forces régionales par la RDC s’impose

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En attendant la montée en puissance de son Armée: le recours à la diplomatie et aux forces régionales par la RDC s’impose

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Par N.T

Pourquoi le Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, recourt à une diplomatie à outrance et aux Forces armées des Etats voisins et de la région pour faire face aux groupes armés qui sévissent dans la partie Est du pays et à la guerre d’agression que lui impose un de ses voisins, notamment le Rwanda?

C’est tout simplement parce qu’en accédant au pouvoir en janvier 2019, le Président de la République a hérité d’un pays sans véritable bouclier protecteur.

L’Armée, composée pourtant d’officiers de grande valeur et de vaillants hommes de troupes, a été infiltrée par des hommes au service des Etats voisins, en particulier le Rwanda, depuis la guerre de 1996-1997 menée par l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) contre le régime du Président Mobutu.

Des pays voisins, surtout l’Ouganda et le Rwanda, avaient profité de cette guerre, qui avait abouti à la chute de Mobutu, pour infiltrer l’Armée, la police, les services de renseignements, voire les institutions du pays, et pour piller les ressources naturelles de la RDC. Félix Tshisekedi a donc trouvé une Armée négligée par les tenants du pouvoir de l’époque.

Le processus de restauration de l’Armée nationale est déjà entamé et se poursuit en toute discrétion. En attendant la montée en puissance de l’Armée nationale pour en faire un véritable bouclier protecteur du pays et de ses habitants, le Chef de l’Etat mène des actions diplomatiques tous azimuts qui ont mis à nu le soutien du Président Paul Kagame du Rwanda aux rebelles du M23, qui commettent des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre au Nord-Kivu, province située dans l’Est de la RDC.

Ainsi, des voix s’élèvent de plus en plus de Washington à Paris, en passant par Londres, Bruxelles et New York, pour condamner et appeler ouvertement le Rwanda à cesser tout soutien au M23.

Félix Tshisekedi a aussi obtenu les interventions des Armées de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda et Burundi) pour appuyer les Forces Armées de la RDC (FARDC).

La présence des instructeurs militaires étrangers à Goma inquiète le Rwanda

Le site d’information sur l’Afrique « Africa Intelligence » a affirmé, il y a deux semaines, qu’au moins deux « prestataires militaires privés » étaient à l’œuvre à Goma. Le Gouvernement congolais, à travers son porte-parole, Patrick Muyaya, a démenti la présence de mercenaires du groupe russe Wagner agissant aux côtés des militaires des FARDC, tout en admettant la présence d’experts techniques étrangers pour assurer la mise en œuvre des avions et des hélicoptères de combat, révélée par ce site spécialisé.

Dans un communiqué publié le 19 janvier 2023, « le Gouvernement du Rwanda prend note avec regret de la déclaration du Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC), du 18 janvier 2023, qui présente une lecture sélective du communiqué de Luanda du 23 novembre 2022.

Cette déclaration passe sous silence des décisions clés du sommet, et se conclut par ce qui ne peut être considéré que comme une menace d’attaque imminente contre le Rwanda ». La veille, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, avait déploré que les rebelles du M23 « et les autorités rwandaises qui les soutiennent » n’aient pas, « une fois de plus, respecté leurs engagements ».

Le Gouvernement congolais affirme sa détermination à « sauvegarder l’intégrité territoriale » de la RDC qui « se défendra par tous les moyens », avait-il ajouté.