Par N.T.

C’est pour la première fois que les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) d’origine ougandaise frappent de la manière dont ils l’ont fait dimanche 15 janvier 2023 en perpétrant un attentat à la bombe dans une église protestante de Kasindi, au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC.

Depuis 2014, le principal mode opératoire de ces rebelles islamistes consiste à agir en petits groupes en tuant à la machette des paisibles citoyens dans des villages et localités isolés du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu.

Acculés par les opérations militaires conjointes des Armées congolaise et ougandaise qui les ont délogés de leurs principaux bastions du territoire de Beni, au Nord-Kivu, ces rebelles qui ont fait allégeance au mouvement terroriste international  » Etat islamique  » semblent avoir opté pour le mode opératoire des attentats suicides à la bombe.

Ce qui s’est passé dimanche à Kasindi dans une paroisse chrétienne protestante de la CEPAC, où un engin explosif dissimulé a fait au moins 15 morts (selon le bilan le plus récent) et des dizaines de blessés, pourrait être le coup d’envoi de ce mode opératoire cruel et difficile à prévenir et à combattre comme on le constate. Le jour de l’attentat de Kasindi, l’Etat islamique s’est empressé de le revendiquer.

Les Armées de la RDC et de l’Ouganda qui mènent leurs opérations conjointes contre les ADF dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri dans le Nord-est de la RDC depuis le 30 novembre 2021 ont donc un énorme défi à relever. C’est celui de s’adapter à la nouvelle réalité en déjouant les attentats à la bombe des islamistes ADF.

Pour y parvenir, la collaboration entre les forces de défense et les populations locales s’avère nécessaire. Les équipements sophistiqués de surveillance et de contrôle sont aussi indispensables.

C’est depuis bientôt 14 mois que les Forces Armées de la RDC (FARDC) et les Forces de défense ougandaises traquent ensemble les rebelles islamistes des ADF dans le but d’éradiquer cette rébellion. Soumis à une forte pression dans leur fief de la partie Nord du Nord-Kivu, les ADF se sont réfugiés dans la partie Sud de la province voisine de l’Ituri, plus précisément dans le territoire d’Irumu où ils procèdent à de nombreux massacres à l’arme blanche des paisibles citoyens. Il faut reconnaitre que le nombre de leurs attaques a sensiblement baissé au Nord-Kivu pour augmenter en Ituri.

Les ADF étaient à l’origine une coalition des groupes armés ougandais dont le plus important composé des musulmans, opposés au régime du président Yoweri Kaguta Museveni. Ils sont installés depuis 1995 dans la partie Nord de la province du Nord-Kivu.