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Coordinatrice du Collectif des personnes victimes par enlèvement: Brigitte Sharadi appelle les femmes victimes à briser le silence

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Coordinatrice du Collectif des personnes victimes par enlèvement: Brigitte Sharadi appelle les femmes victimes à briser le silence

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Par Tantia Sakata

Secrétaire générale en charge du Département national des femmes travailleuses à la Confédération Syndicale du Congo (CSC-RDC), Brigitte Sharadi Mukonkole est également Coordinatrice du Collectif des personnes victimes des violences par enlèvement après le travail.

Ce Collectif faisant partie de la CSC accompagne les victimes parce que plusieurs ne savaient pas à quel saint se vouer. Les femmes étant majoritairement touchées par ce fléau d’enlèvement, a indiqué Sharadi, le Collectif les incite à surmonter cette situation parce que si elles ne font pas attention, elles peuvent être déstabilisées, voire mourir.

Etant elle-même victime de l’enlèvement après le travail, Sharadi sait actuellement ce que sentent réellement les personnes kidnappées. Le fait de passer par là, l’avait motivée davantage étant donné que le Collectif est créé en 2019, quelques mois après son enlèvement. Bien avant la création de ce mouvement, elle était uniquement à l’écoute des femmes par rapport aux questions liées aux violences sexuelle et morale ainsi qu’au harcèlement dans le milieu du travail.

Au lieu de s’enfermer sur soi-même, la dame s’est plutôt exprimée dans le but de se libérer de ce fardeau. « J’ai trouvé que je devrais aider les autres compte tenu de mes fonctions au niveau de mon travail. Malgré que j’étais, moi-même, en difficulté, il y avait des gens qui venaient toujours vers moi pour exposer leurs problèmes, bien que, psychologiquement, j’étais affaiblie », a déclaré la Coordinatrice.
Selon elle, elle a également trouvé sa motivation dans ce qu’elle disait aux personnes qui venaient vers elle.

 Et d’ajouter : « je disais à ces femmes de se fortifier, de prendre courage, de dénoncer et de relever la tête. Ça va aller ! ». La coordinatrice de ce Collectif a donc appelé aux femmes victimes d’enlèvement à pouvoir alerter afin de bénéficier de leur soutien, avant de reconnaitre que dans ce genre de cas, la difficulté se trouve au niveau du silence de la personne se trouvant dans le besoin de se faire accompagner.

En ce qui concerne le suivi des victimes, il y a des réunions, des rencontres où chaque personne parle de l’expérience vécue. « Il y a deux ans, nous avons organisé une activité pour écouter seulement les victimes parce que dans leur milieu respectif, elles n’ont trouvé personne pour les écouter.

Nous avons remarqué comment est-ce qu’elles ont fondu en larmes lorsqu’elles s’exprimaient. Nous avons compris que depuis qu’elles ont connu cette mauvaise expérience, elles font l’objet de méfiance parfois en attribuant leur malheur à la sorcellerie », a poursuivi Sharadi.

Elle a souligné que quand quelqu’un vient de passer devant cette condition, la première des choses dont il a besoin c’est de s’exprimer et de pleurer.

S’agissant des cas reçus, la coordinatrice du mouvement a signifié que les femmes sont les plus touchées, surtout lors de la pandémie de Covid-19, particulièrement pendant le confinement où six femmes victimes ont été visitées par le Collectif.

Selon Mme Sharadi, son organisation a travaillé en synergie avec d’autres associations pour déposer un mémo au Ministère provincial en charge de l’Intérieur et sécurité pour dénoncer les cas des violences par enlèvement.

« La question sur l’enlèvement n’est pas du tout une légende, c’est une situation qu’on ne peut pas négliger. Nous devons mettre tous la main à la pâte pour lutter contre ce fléau. Aux victimes de ne pas baisser les bras. Nous devons nous lever, prendre courage afin de lutter ensemble pour mettre fin à ce fléau », a-t-elle insisté.