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En prévision de la COP27 en Egypte: le Bassin du Congo au centre des enjeux mondiaux

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En prévision de la COP27 en Egypte: le Bassin du Congo au centre des enjeux mondiaux

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Par N.T.

La réunion préparatoire de la 27ème Conférence des parties sur le climat (Pré-COP27), qui avait débuté lundi, s’est clôturée mardi soir à Kinshasa, sans une déclaration finale, comme c’est toujours le cas pour des Pré-COP. Les ministres et spécialistes de l’environnement d’une soixantaine de pays ont achevé leurs discussions à bâtons rompus sur les thèmes habituels des négociations sur le climat : adaptation, atténuation, finance, pertes et préjudices. 

En marge de cette Pré-COP27 de Kinshasa, la République Démocratique du Congo, qui comprend 60% des forêts du Bassin du Congo, a subi des pressions les puissances occidentales représentées notamment par John Kerry, l’envoyé spécial américain pour le climat. Devant la presse mardi à Kinshasa, l’envoyé spécial américain pour le climat a indiqué que Washington avait demandé à Kinshasa de renoncer à l’exploitation des blocs pétroliers et gaziers situés dans des zones sensibles.

La veille déjà, il avait jugé possible de « trouver un équilibre entre la nécessité de protéger le Bassin du Congo et les exigences de développement et de création d’emplois ».

Selon l’AFP, les discours congolais d’ouverture des travaux ont été qualifiés de « virulents », voire de « va-t-en guerre », par certains participants à la Pré-COP. Mais cette réunion a été « très utile », a estimé la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Le sujet des « pertes et dommages » (ou « préjudices ») causés par le dérèglement du climat sera discuté à Charm-el-Cheikh (Egypte), a poursuivi la ministre, « parce que c’est une question essentielle […] qui concerne tous les pays », confrontés à des « dégâts irréversibles du changement climatique ». Il faut être « pragmatique », « avoir des résultats » et « simplifier l’accès aux financements », plutôt selon elle que de « créer un énième fonds qui suscitera les mêmes réserves. »

Dans son discours d’ouverture des travaux de Kinshasa, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a été clair en s’opposant à ceux qui voudraient empêcher la RD Congo d’exploiter son pétrole, alors que des pays européens viennent de renouer avec des énergies polluantes pour compenser le déficit d’énergie provoqué par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Fin juillet 2022, le gouvernement de la RDC a lancé des appels d’offre pour 30 blocs pétroliers et gaziers. Il s’est ainsi attiré les critiques d’organisations de défense de l’environnement. Celles-ci font valoir que l’exploitation pétrolière dans les forêts et tourbières du Bassin du Congo risque de libérer de grandes quantités de carbone et d’accentuer le réchauffement de la planète.

La vice-Première ministre congolaise en charge de l’Environnement, Eve Bazaiba Masudi, a annoncé la formation prochaine d’un front commun des grands pays forestiers que sont la RDC, le Brésil et l’Indonésie. Il s’agit de se présenter en force aux négociations sur le climat et la biodiversité, pour parler préservation du couvert forestier, mais aussi de « accès aux finances climat » et « prix de la tonne de carbone ».